L’honnêteté comme la décence, en regard des épreuves que nous traversons actuellement, imposent ici une réflexion en préambule.

Pour les annonceurs – entendre ici : les marques comme les entreprises – communiquer en période de crise relève d’une stratégie ambivalente où s’entrechoquent des objectifs de nature différente et même hétérogène : conserver coûte que coûte un leadership, faire son mea-culpa, renforcer un capital de marque altéré, mais encore plus prosaïquement… tirer profit d’une opportunité.

Car toute crise consiste intrinsèquement en un événement et tout événement offre l’occasion de communiquer. Syllogisme imparable, même dans un contexte dramatique.

Il en va donc de même pour cet article, opportun puisque motivé par l’actualité Covid-19, qui vise à refléter les actions initiées par les marques et entreprises et plus particulièrement celles qui recourent à la vidéo.

Mais prenons déjà le temps de nous interroger sur 2 points essentiels.

UNE CRISE QUI TRANSCENDE LES FONDAMENTAUX DE LA COMMUNICATION DE CRISE

Peut-on ici à proprement parler de communication de crise, du moins telle qu’on l’entendait jusqu’alors  ?

À y regarder de plus près, on peut en effet changer de paradigme, tant le contexte et les enjeux diffèrent radicalement.

Du dieselgate Volkswagen au lait contaminé Lactalis, pour citer deux exemples récents, la communication de crise était jusqu’alors circoncise au seul périmètre d’une entreprise, d’un groupe industriel, voire éventuellement ses fournisseurs et distributeurs. Lui revenait alors d’activer l’ensemble des opérations nécessaires pour préserver ou regagner la confiance des consommateurs à l’égard de ses produits et plus encore de ses marques. Puisque les marques ont depuis longtemps pris l’ascendant sur les produits.

Or le contexte actuel est tout autre : la crise que nous traversons, cette terrible pandémie dont on ne connait pas l’issue, n’a pas pour origine la seule sphère entrepreneuriale. C’est une vague, une déferlante même, comparable sur bien des points à une catastrophe naturelle : un tsunami d’autant plus insidieux et anxiogène qu’il est invisible. 

Ce virus, ce micro-organisme inversement proportionnel à la taille de la planète sur laquelle il s’est propagé à une vitesse exponentielle, est venu tel un grain de sable gripper tout un système. Et c’est bien de cela qu’il s’agit ici : nous sommes confrontés à une crise systémique, d’une nature si inédite qu’il est impossible d’en prédire les effets à moyens et long termes. Si ce n’est qu’on espère en tirer les leçons pour ne plus réitérer les même erreurs.

La planète mise en pause sous l’effet d’un micro-organisme inversement proportionnel à sa taille.

En paralysant nos économies, en confinant les populations, cette crise sanitaire confronte nos sociétés à ce qu’elles n’ont pas voulu et pas su appréhender : leurs limites et vulnérabilités. Toutes concentrées sur la seule dynamique de la croissance, elles ont année après année contribué à accentuer certains des facteurs conditionnels d’une crise sanitaire : accroissement démographique et urbanisation non maitrisés, accélération effrénée des échanges internationaux, changement climatique.

Certains avaient pourtant anticipé et exprimé avec une prémonition aussi clairvoyante que troublante la nature de la menace qui frappe aujourd’hui.

Pas seulement des épidémiologistes et spécialistes de la santé, mais des organisations gouvernementales telle la CIA avec son rapport public publié en 2009 Comment sera le Monde en 2025, ou un certain Bill Gates, figure du monde de l’entreprise et du capitalisme, dont certains extraits de sa conférence TED Talk de 2015 prennent aujourd’hui une toute autre résonance :

« Quand j’étais petit, la catastrophe dont nous avions le plus peur était un conflit nucléaire. Mais si quelque chose tue plus de 10 millions de personnes dans les prochaines décennies, ce sera plus probablement un virus hautement contagieux qu’une guerre. […] Nous avons beaucoup investi dans la dissuasion nucléaire, et très peu dans un système pour endiguer les épidémies. Nous ne sommes pas prêts ! »

Bill GATES – 2015
Bill GATES lors de sa conférence TED de 2015, incarne une philanthropie aussi engagée qu’éclairée.

C’est pourquoi il est confondant d’observer que les marques et entreprises activent des actions qui, si elles sont indiscutablement vertueuses et participent bel et bien d’un effort collectif, restent ancrées dans les préceptes d’un autre temps, ceux de la communication de crise de l’avant Covid-19. Elles n’ont assurément pas pris le temps d’analyser un contexte à nul autre pareil, qui, selon les espoirs d’un nombre croissant de consommateurs, doit enfin déboucher sur une prise de conscience globale pour donner naissance à de nouveaux modèles, plus responsables, plus engagés plus solidaires.

Elles agissent ainsi chacune dans leur coin, dans l’urgence voire l’affolement, telles les ouvrières paniquées d’une fourmilière à laquelle on aurait mis le feu, sans même se projeter dans l’après Covid-19.

Elles y viendront sans doute. On l’espère assurément, mais force est de constater que marques et entreprises cherchent avant tout actuellement à préserver leur notoriété, à une période où il leur faudrait au contraire travailler sur leur image et sur les valeurs sociétales qu’elles souhaitent incarner. Car demain, plus que jamais, leur capital sympathie auprès des consommateurs vaudra autant si ce n’est plus que leur capitalisation boursière.


LE DÉFI DE LA NOTORIÉTÉ : FACE AU COVID-19, savoir FAIRE PREUVE DE RELATIVITÉ

Parlons-en justement de la notoriété, en se référant au tout récent rapport du cabinet Kantar, spécialisé en études marketing et d’opinion.

S’il révèle que seulement 8 % des personnes sondées souhaitent que les marques cessent toute communication durant la pandémie, une toute autre information nous interpelle vivement :

« […]une absence de six mois en télévision entraînerait une réduction de 39 % de la notoriété totale de marque liée à la communication, ce qui pourrait retarder la reprise dans un monde post-pandémique. »

Rapport cabinet Kantar – mars 2020

Et voici typiquement le type d’analyse auquel se livrent les annonceurs, fonçant tête baissée dans le panneau de l’immédiateté et de la réflexion à très court terme. Remémorez-vous Coyotte poursuivant Bip Bip et se mangeant toujours in fine un mur ou un ravin.

Le génie de Chuck JONES pour illustrer ce que nous évoque la course à la notoriété des annonceurs en période de crise

Parce que les marques ont désormais investi tous les canaux du web jusqu’à les saturer, plus particulièrement les réseaux sociaux et les grands sites média, elles sont entrées dans une course autant effrénée qu’irraisonnée. Bombarder encore et encore, en quête de toujours plus de présence, au détriment du sens.

C’est d’autant plus paradoxal que nombre de ces marques ont depuis longtemps déjà totalement repensé leur communication au travers d’un prisme de valeurs et d’engagements prônant l’écoresponsabilité, la solidarité, le droit et le respect à la différence entre autres.

Mais ce chiffre de l’étude Kantar est à prendre avec des pincettes car il offre une lecture maladroite et surtout partielle de l’écosystème des marques, infiniment plus nuancé. En évoquant la « notoriété totale » de la marque, il fait totalement l’impasse sur la relativité de l’indice de notoriété.

Or les marques ne jouent pas à équipes égales sur le playground où elles s’affrontent. Qui mettrait sur le même tableau la notoriété d’un Zara et celle d’un nouvel entrant sur le marché du prêt à porter tel que par exemple Asphalte ? On peut certes les sonder et les comparer comme n’importe quelles données chiffrées, mais quel intérêt puisque leur capital en notoriété diffère totalement, à l’aune de leur positionnement et stratégies respectives. 

Force est donc d’admettre des marques telles qu’Apple, Nike, Coca Cola, Free ou Carrefour n’ont guère à perdre à prendre du recul, quitte à jeter un voile pudique sur leur communication le temps de la crise. Elles pourraient même à contrario en tirer profit si, et seulement si, elles se projetaient d’ores et déjà dans l’après crise, pour approfondir plus avant les valeurs qu’elles souhaitent incarner dans le monde d’après.

Quant aux marques naissantes, il est indéniable que la situation est nettement plus délicate voire périlleuse pour elles. Leur croissance est directement sujette à leurs gains en notoriété. Le coup de frein imposé est d’autant plus un handicap qu’elles n’ont pu lanticiper.

Pour autant, ne négligeons pas que la majorité des marques concernées, des jeunes pousses donc, se fondent sur de nouveaux modèles économiques qui ont justement pris en compte les récentes transformations pour s’inventer de nouvelles dynamiques de croissance. Pour illustration concrète, on pourra d’ailleurs se référer à l’exemple précité d’Asphalte.

En optant pour l’e-commerce en canal exclusif de distribution et sur la précommande afin de s’affranchir de toutes contraintes de stock, mais encore en adossant toute sa stratégie de communication sur la force du média vidéo, cette marque devrait n’être que très peu impactée par la crise en cours, voire même se retrouver renforcée à l’issue de celle-ci.

S’il fallait vous en convaincre, jugez plutôt de l’intelligence des stratégies déployées : produit, marketing, storytelling, avec leur film Manifesto :

On peut maintenant basculer vers notre digest, comme toujours issu de notre veille média et sans aucune prétention exhaustive.

LES CONSTRUCTEURS AUTOMOBILES JOUENT LA SOUPLESSE

Le secteur automobile est durement frappé par la crise du Covid-19, de la production à la commercialisation des véhicules.

Un grand nombre de fabricants ont toutefois fait le choix de s’engager auprès de leurs clients en assouplissant les crédits en cours, via notamment le report des échéances. Pour communiquer, ils ont tous plus ou moins produit le même type de film. On a sélectionné celui de Huyndai qui mixe selon toutes vraisemblances des plans de spots publicitaires déjà existants à d’autres provenant de sites banque d’images, en raison bien sûr de l’arrêt des tournages.

Une communication somme toute basique, mais qui a le mérite d’adopter une démarche solidaire pour ne pas pénaliser les acheteurs dont les revenus seraient entamés par la crise. Reste bien sûr à connaitre les détails des contrats d’assurance liés à de telles opérations, de même que la durée d’engagement que pourront assurer les constructeurs. 

LES MARQUES DE SPORT ADOPTENT LE LATIN AVEC LA MAXIME MENS SANA IN CORPORE SANO

Et parmi elles, le mastodonte Nike coutumier des méga budgets publicitaires qui se retrouvent contraint à une communication entre 4 murs avec du coaching sporting en live via son Application maison puis en différé sur sa chaîne YouTube.

Comme quoi, depuis Véronique et Davina, c’est toujours dans les vieux pots que l’on fait la meilleure soupe pour peu qu’on les saupoudre d’une bonne dose de numérique jusqu’au hashtag qui va bien : #YouCantStopUS.

EN ESPAGNE, #STAYHOME DONNE LA PAROLE À LA MAISON

Plus subtil, IKEA anthropomorphise la maison ou plus exactement le foyer, avec un film où il s’exprime à la première personne pour rappeler qu’il demeure l’endroit où se déroule l’essentiel de nos vies : de nos actes les plus quotidiens et anodins jusqu’aux événements les plus marquants.

Ici encore une vidéo qui recourt à des plans déjà tournés sur des campagnes pré-existantes et donc caractéristique de cette période sans tournage.


WALLMART SALUE SES HÉROS

Pour conclure, on notera la surprenante absence de la plupart des enseignes de la grande distribution, alors que leurs personnels sont en première ligne pour assurer le maintien de l’approvisionnement en denrées alimentaires.

Ce n’est plus ici seulement opportun de leur rendre hommage mais nécessaire et légitime, avec l’espoir que ces professions soient revalorisées dans le futur. Et l’on ne pense pas ici uniquement à la rémunération mais également au management ou encore au relationnel pas toujours bienveillant des clients – nous tous donc – à leur égard.

Ainsi seul Wallmart semble à ce jour avoir produit une vidéo pour saluer le dévouement quotidien de ses salariés qualifiés de « héros » par le CEO de l’enseigne. Fasse que l’on s’en souvienne, une fois la crise derrière nous.

Allez sur ce coup là, on se fait plus que plaisir en dressant notre top 5 des spots et films de Noël.

« Films » semble en effet plus approprié puisqu’ils sont prioritairement destinés à une exploitation en digital et s’affranchissent des contraintes de durées inhérentes aux formats cinéma et TV. De fait, ils s’apparentent presque toujours à de véritables courts métrages déployant parfois des trésors d’imagination côté scénario.

La période des fêtes est donc plus que jamais celles où les gros annonceurs dégainent leur film de Noël, rivalisant d’audace autant que d’euros et de dollars.

Parmi les quelques dizaines publiés encore cette année, on en a sélectionné 5, parce qu’il faut bien savoir faire preuve d’esprit critique pour ne conserver que la crème de la crème. Ainsi, vous êtes certains de découvrir ici ce qu’il s’est produit de mieux pour cette édition 2019.

Aucun classement hiérarchique ici par contre : on vous laisse composer votre propre podium, sachant que la nostalgie et la cinéphilie de certains d’entre vous ne manqueront sans doute pas ici de s’exprimer pour attribuer la pole position à…

NOËL EN MODE SUSPENS ET HAPPY ENDING DE CIRCONSTANCE POUR MCDONALD

On commence avec McDonald qui, sur le terrain du digital, est sacrément bousculé par son rival Burger King. Le maître du Whooper s’y octroie en effet des coudées nettement plus franches et surtout plus décalées et rentre dedans, misant clairement sur les cibles les plus jeunes : Millenials, générations X et Z.

McDo fait le choix de rester sur une communication de leader : classique et plus que bienveillante sur le fond, mais n’hésite pas pour autant ici à semer le trouble avec un pitch et une mise en scène empruntés aux codes du thriller paranoïaque. Et ça c’est plutôt nouveau et carrément même bienvenu.

Bien sûr, au final, tout est bien qui finit bien dans le film The Gift – c’est Noël tout de même, faut pas déconner – mais on note toutefois la louable intention de surprendre. Bref, si la révolution n’est pas encore au programme chez le créateur du Big Mac, y-a déjà du progrès sur le plan de la forme.

EN RÉUNISSANT ELLIOT & E.T. POUR NOÊL XFINITY RÉALISE LE RÊVE DE MILLIONS DE CINÉPHILES

Clairement le plus ambitieux et vraisemblablement le plus gros budget du lot, sachant que la licence doit ici peser bonbon, sauf bien sûr si Steven Spielberg, dans un élan de générosité, en a fait don gracieusement à la seule idée de voir enfin Elliot à nouveau réuni avec son ami from outer space. Le bien nommé E.T. The Extraterrestrial.

37 ans qu’il ne s’était pas revu ! Le temps pour Elliot – c’est bien l’acteur devenu adulte qui l’incarne à nouveau ici – d’avoir lui même fondé sa famille avec 2 enfants au compteur. Un foyer uni et soudé comme dans un téléfilm US de Noël (sic) à mille lieux de celui éclaté et dysfonctionnel du film original : c’est Noël tout de même, faut pas déconner !

Il se murmure que le king de l’enternainment du cinéma US des 80s a lui même supervisé le film A Holiday Reunion, commandité par un duo d’annonceurs : les chaînes TV Sky (Grande-Bretagne) et Comcast (USA) sous le label de leur partenariat technologique Xfinity. Du coup, bien naturellement il a également été exploité en diffusion TV, mais dans une version courte nettement moins émouvante.

Sur la seule chaîne YouTube de l’annonceur, il comptabilise à l’heure de le la rédaction ce billet plus de 12 M de vue, on peut donc parler d’un Hit.

Dernière remarque en passant : oui E.T. est moins attendrissant en 3D qu’en marionnette physique. Mais bon là, c’est sans doute la nostalgie et les souvenirs d’enfance qui parlent…

POUR NOËL APPLE RECONNECTE LES FAMILLES MAIS NE SE RISQUE PAS À LA DÉCONNEXION

De même que pour McDonald, pas question chez le géant à la pomme d’adopter une communication qui rompt avec les habitudes maisons, qui plus est pour son film de Noël. Apple s’offre donc un grand film – 3 minutes au compteur – comme l’annonceur en a l’habitude avec tout le savoir faire et la classe qu’on lui connait.

C’est écrit et réalisé avec un soin et une minutie de chaque plan, mais ça se paye surtout le luxe de développer un script aussi efficace sur la forme que critiquable sur le fond. Avec Apple donc, il est plus que jamais temps de se reconnecter alors qu’approche Noël, mais pas question pour autant de se déconnecter !

C’est donc à grand renfort de tablettes, smartphones et laptop logotypés « Croque c’est la pomme » que les enfants d’une famille US clairement stéréotypée east-coast, comprendre ici instruite et cultivée, rivalisent d’ingéniosité pour montrer à papi et mamie combien ils pensent à eux.

« Famille je vous aime » donc mais toutefois : Grandma et Grandpa, n’oubliez pas de placer sous le sapin un forfait illimité ou le tout dernier iPhone, faute de quoi, la saison prochaine, vous n’aurez pas de jolis diaporamas à vous coller sous vos lorgnons de presbytes.

Comme quoi on sait aussi reconnaître le talent même lorsque le propos est discutable, pour ne pas dire même cynique ne serait-ce qu’en regard des dégâts occasionnés par la tech communicante au sein des foyers. Magnanimes nous sommes en fait, ou alors c’est l’esprit de Noël qui parasite notre esprit critique.

Activez ici les sous-titres en anglais, ou rendez-vous sur la page de Culture Pub pour en bénéficier en français.

NEW YORK LOTTERY : LES ANIMAUX À LA RESCOUSSE POUR NOËL

C’est une tradition typiquement anglo saxonne : pour Noël les grandes loteries nationales communiquent elles aussi avec un  film de circonstance. Une habitude qui, curieusement jusqu’à ce jour, ne semble pas sensibiliser la FDJ, il est vrai cette année sans doute plus occupée par sa privatisation et le succès qu’on lui connait.

Ici c’est la Loterie de New-York, car oui aux USA le fédéralisme se conjugue au mode « états », qui nous a concocté un film très clairement inspiré de certaines scènes mythiques des grands classiques de Disney. Les animaux de la forêt en sont donc les héros et se donnent le relai pour qu’un billet de loterie retrouve sa propriétaire.

La subtilité et le charme du film opèrent d’autant plus que la dite propriétaire y incarne le personnage d’une garde-forestière. La faune rend donc service à leur protectrice de chaque instant, à l’exception notable d’une malheureuse tortue qui, malgré toute sa bonne volonté, se voit doublée non pas par son challenger de toujours, le lièvre, mais par un renne qui lui pique la vedette, histoire que l’action ne faiblisse pas en rythme.

C’est charmant, fort bien réalisé et surtout le scénario est garanti 100 % exempt de technologie numérique : pas même la présence d’un smartphone. Limite un conte du XIXe siècle !

ERSTE BANK : UN CONTE DE NOËL ANIMÉ EN FAUX STOP MOTION

Juste impossible de ne pas faire figurer dans notre sélection un film d’animation.

C’est celui de la banque autrichienne Erste qu’on a choisi cette année, pour son rendu stop motion si confondant qu’on doit bien avouer s’être fait blousé à la première vision. Il s’agit donc bien en fait d’animation numérique 3D, avec pour parti pris esthétique de simuler au mieux les volumes physiques et la poésie visuelle propre au procédé du stop motion, soit l’animation d’objets et personnages en volume, image par image.

On place donc exceptionnellement sous l’oreiller notre penchant puriste pour reconnaître ici que le film remplit admirablement ce challenge technique, grâce à un travail de rendu sur les textures tout simplement exceptionnel. Un défi technique et artistique auquel nous a habitué le studio qui en est le producteur : l’incontournable Passion Pictures.

On notera toutefois que cette année aura été bien moins riche que les précédentes sur le plan de l’animation et ce quelle qu’en soit la technique. D’autant plus étrange, que de nombreux annonceurs ne communiquent à cette occasion qu’au recours de ce format, tel Erste d’ailleurs. Espérons qu’il ne s’agisse que d’un passage à vide temporaire et que la coutume reprendra ses droits fin 2020.

Mais revenons-en au film : inutile ici d’être né dans les 70s et d’avoir suivi, sur l’unique poste TV cathodique du foyer, les aventures de la charmante Maya l’abeille – les vraies, pas celles récentes animées en 3D – pour apprécier ce film qui met en scène une classe la jeune abeille Hanna qui ne pense qu’à une chose : I believe I can fly…

Comme quoi le rêve d’Icare continue d’inspirer les créatifs, avec pour morale à l’histoire que tout est question de patience et plus encore d’amour qui, c’est bien connu, donne des ailes…

NOËL, C’EST PAS LES FÊTES POUR TOUT LE MONDE !

Les plus comptables et attentifs d’entre vous auront remarqué qu’on s’apprête à publier un 6ème film, alors que nous n’en avions évoqués que 5.

C’est simplement histoire de rappeler que Noël n’est malheureusement pas une trêve imposée et que les tensions, conflits et innombrables exactions qui agitent la planète ne doivent pas être pour autant oubliées durant les fêtes.

Pour secouer le cocotier ou plus exactement les consciences, l’Agence Marcel signe pour Médecins du Monde le superbe film On s’en fout avec la collaboration d’OrelSan à la voix-off.

Un film également tout ce qu’il y a plus de circonstance donc.

© photo d’illustration article : Henrik Purienne

Heureux de vous retrouvez pour un nouveau digest multi-thématiques.

La trêve estivale est par nature moins propice en volume d’informations, mais curieusement cet été comme nous allons le voir il se passe beaucoup de chose côté matos.

Pour le reste c’est l’occasion, comme chaque année, de se donner rendez-vous avant le break des congés sur le Blog, qu’on espère vous connaitre de plus en plus nombreux à fréquenter.

Pour celles et ceux qui ont déjà les pieds dans l’eau – mer, océan ou torrent de montagne, qu’importe c’est tout le monde qui le gagne – et qui seraient parvenus à se déconnecter, patientez tranquillement d’ici la reprise ou offrez vous une pause, et une seule alors, aux accents geek et veille média et digital, à l’heure de l’apéro ou entre 2 parties de pétanque. Pour les autres sports et loisirs, ça marche aussi.

Allez, c’est parti !

VEILLE TECHNIQUE : ÇA BOUGE CÔTÉ CAMÉRAS

On attaque donc par le versant matos, et on se focalise sur les caméras et boîtiers – mais faut-il encore les distinguer ? – tant l’actualité des mois de juin et juillet a été riche en annonces.

Alors que la Blackmagic Pocket Cinema Camera 4K s’est attirée de très nombreux éloges, ce malgré ses finitions et plus particulièrement sa coque toute de plastique, il se pourrait bien qu’elle ait trouvée une nouvelle compétitrice avec la Z-Cam E2C.  Une caméra chinoise d’un fabricant déjà reconnu et qui s’enorgueillit de proposer un modèle encore plus compact que la Blackmagic et à un prix nettement plus compétitif puisque de seulement 799 $ ! Boîtier nu, il va de soit.

La caméra Z-Cam EC2, nouvelle compétitrice sur le segment des 4K compacts et low budget.
La caméra Z-Cam EC2, nouvelle compétitrice sur le segment des 4K compacts et low budget.

Les principales spécifications de la E2C sont consultables ici. On notera toutefois qu’elle n’offre pas d’enregistrement RAW, un point non négligeable quand on sait l’importance question workflow de maitriser une chaîne de production avec le meilleur indice de qualité.

On en profite ici pour publier nos trois spots publicitaires tournées avec la Blackmagic Pocket, qui a rejoint notre parc matériel et que nous étrennions sur une production pour l’agence Nouveau Monde et son client Lindahls – groupe Nestlé. Des spots destinés à une campagne exclusivement digitale à l’échelle européenne ou le géant Suisse de l’agroalimentaire souhaite implanter cette marque d’origine suédoise au fort potentiel.

On poursuit avec RED Digital Cinema et 2 informations concernant l’un des pionnier du cinéma numérique et sans doute celui qui a le plus participé à la fusion entre les univers du cinéma et de la vidéo.

La seconde joue du mystère avec un art consumé – mais toujours efficace – du teasing à l’extrême. Nom de code : Komodo ! Oui comme les dragons ce qui laisse augurer d’une offensive en mode Blitzkrieg, une tradition chez Jim Jannard, le fondateur visionnaire de la marque.

À se mettre sous la dent, ou plutôt sous les yeux : uniquement 2 photos publiées concernant ce projo en mode top secret classified.

Pour ceux qui connaissent le Schmilblick, à vous de découvrir ce qui peut bien se cacher derrière ces 2 photos et sous le nom de code KOMODO ?!
Pour ceux qui connaissent le Schmilblick, à vous de découvrir ce qui peut bien se cacher derrière ces 2 photos et sous le nom de code KOMODO ?!


S’il est quasi impossible d’après ces 2 clichés de savoir ce qui se cache exactement derrière l’opération Komodo, les plus informés et aguerris de la marque semblent y déceler une probable seconde chance à Hydrogene System, l’unique échec à ce jour de RED. Pour rappel, il s’agissait d’un smartphone avec des capacités vidéos uniques dont celles de filmer des vidéos holographiques, très proches dans le rendu de ce que l’on obtenait sur l’écran d’une console de jeu 3DS.

Gros hic : le produit n’a convaincu personne et ce dès les phases des tests par les youtubeurs et sites techniques spécialisés. Patrata donc !

Mais comme le dit l’adage, on apprend jamais autant que de ses échecs et il semblerait que derrière l’opération Komodo se profile l’arrivée d’un module dédié à l’Hydrogene System, le transformant en véritable dispositif de captation pro. Ou alors, il s’agirait d’une nouvelle caméra d’entrée de gamme visant elle aussi la compacité. Décidément ce créneau est plus que porteur.

Toujours concernant RED : le lancement de la Ranger qui préfigure un nouveau modèle de commercialisation, à savoir une caméra exclusivement destinée aux marchés des loueurs. Impossible donc dans l’absolu de l’acquérir pour un réal ou une boîte de production ! Reste à découvrir si cette stratégie a ses chances pour se pérenniser. RED a en tous les cas fait les choses aux mieux en concevant un produit dont l’ergonomie comme les différents modules et optiques ont été spécifiquement adaptés au marché locatif.

Attention, la bête équipée du capteur Monstro 8K est clairement positionnée sur le segment cinéma et prod publicitaire et entre en concurrence directe avec l’ALEXA 65 ou la Panavision Millenium DXL2.

Découvrez l’engin dans cette vidéo review.

On conclue avec le nouveau boîtier de GFX 100 de FUJIFILM avec lequel il va falloir nous approprier un nouveau terme pour désigner les capteurs dépassant le plein format. On parlera donc ici des capteurs de format Moyen ou Medium selon la langue de votre choix, sachant que celui du GFX 100 affiche des dimensions de titan puisque 1.7 fois supérieures  au 24×36 et une résolution photo de 102 Mpx !

Sa capacité en capture vidéo reste limitée au 4K à 30fps mais là n’est pas l’essentiel car la taille du capteur donne lieu à un résultat véritablement incroyable. Et c’est là que l’on bascule des mots à la vidéo pour vous en convaincre avec ce time-lapse de nuit réalisé à Dubaï par Beno Saradzsic, photographe vidéaste et ambasadeur Fujifilm. Attention : ça pique les yeux !

VEILLE MÉDIA & DIGITALE : SUMMER MOOD

Bon là, on sent déjà nettement plus que les concepteurs rédacteurs, mais également les annonceurs, ont pris leurs quartiers d’été.

Une actualité plutôt en berne donc, mais avec tout de même 2-3 trucs qui ont titillés nos neurones et nos pupilles.

Tout d’abord ce spot pour la marque Skyn. Un des nombreux spots a avoir tiré opportunément profit de l’anniversaire des 50 ans de l’alunissage de la mission Apollo 11, mais avec un pitch en termes de conception rédaction qui brise clairement le plafond de verre.

À quoi bon en effet se donner tant de mal à explorer l’espace, alors que nous sommes encore si nombreux – sur terre – à ne pas se connaitre pas soi même, intimement parlant bien sûr sachant qui est ici l’annonceur.

Sous le titre explicite Explore Yourself, ce film est également un exercice virtuose de montage d’après des sources footages mixées à de l’animation et soutenue par une voix off cognitive s’articulant autour du paradoxe évoqué ci-avant.

Vous le savez, on est fan des dispositifs de communication exploitant la vidéo comme média testimonial et/ou comme outil intrinsèque. Ce mois, nous en avons retenu 2.

Le premier, c’est encore une date anniversaire – décidément – qui en est à l’origine. L’album mythique des australiens AC/DC Highway to Hell fêtait en effet ses 40 ans. Ce qui pour ceux qui l’on découvert à sa sortie met un sacré coup de mine sur la tête, cela dit en passant.

À cette occasion, l’agence Brand Station a conçu et mise en œuvre un mur de son capable de littéralement souffler les 40 bougies du gâteau. Difficile de ne pas penser qu’ils n’aient été inspirés par la séquence d’ouverture de Back to the Future, mais qu’importe la vidéo produit son petit bonhomme d’effet et c’est là l’essentiel.

Une pensée au passage pour Bib Scott et Malcom Young.

Second dispositif et pas des moindres avec le GAFA Twitter qui proposait jusqu’à ce dimanche 4 août une expérience immersive intitulée Quoi de neuf ? interconnectant 40 villes dans le monde au recours de curieux containers dorés.

À Paris, c’était place de la République que le public était convié à tenter le truc, qui vous place en situation de rencontrer sur un mode aléatoire – façon Chatroulette mais en plus safe – un parfait inconnu se trouvant n’importe où sur la planète.

De curieux containers dorés siglés "Quoi de neuf ?" et disposés dans 40 villes du monde, comme ici Paris, place de la République.
De curieux containers dorés siglés « Quoi de neuf ? » et disposés dans 40 villes du monde, comme ici Paris, place de la République.

Ce coup de com reposait sur la technologie de la société Shared Studios qui a conçu et développé les fameux containers, dénommés Shared Spaces. Et puisque très curieusement Twitter n’a publié aucune vidéo concernant cette opération, on profite nous d’une des leurs pour rendre compte de l’expérience offerte.

CERISE SUR LE GÂTEAU

Immense coup de cœur pour ce court métrage en animation 2D qui rend hommage au cinéma italien des années 60. On s’est dit que c’était une belle façon de fêter l’été qui finit toujours, telle la dolce vita, par nous filer entre les doigts.

C’est signé de Chiara Luber pour le studio Passion et c’est magnifique tel un coucher de soleil sur la ville éternelle.

Cela fait bien longtemps que nous n’avions pas consacré un article à notre veille média. On va ici réparer ce tort et se faire plus que plaisir en se focalisant exclusivement sur des vidéos en animation motion design, assurément le format qui offre la plus grande liberté créative. L’occasion donc d’activer vos pupilles et de vous en mettre littéralement plein les yeux !

Au travers de 5 réalisations, certaines issues de commandes et d’autres détachées de toutes contingences commerciales, on va en profiter pour évoquer certains fondamentaux du motion design mais encore mettre en avant les talents de certains illustrateur/trices, motion designers et studios.

Un article où l’on ne se regarde pas le nombril donc, mais en regard duquel on vous invite bien sûr à prendre contact avec nous pour tout projet de vidéo en motion design. On compte en effet également de nombreux talents parmi nous 🙂

Dernière précision enfin : on ne retiendra ici que des vidéos 2D, même si l’une d’entre elles emprunte vraisemblablement à la 3D pour un plan unique. L’animation 3D demeure en effet une technique d’animation bien à part, avec ses propres outils et des compétences techniques spécifiques. C’est pourquoi nous tenons toujours à la différencier de l’animation 2D.

TINTIN ET LE SECRET DU MOTION DESIGN

On ouvre le bal avec une vidéo qui a déjà 7 ans d’âge. Un choix totalement assumé, dans la mesure où il prouve que de même qu’un bon film, une vidéo d’animation peut passer l’épreuve des années sans rien perdre de sa superbe.

Elle est l’œuvre de l’animateur James Curran, un anglais qui a contribué à populariser le rendu « flat design » jusqu’à en faire une signature, même s’il ne s’interdit pas parfois de recourir des ombres ou d’exploiter la sphère pour conférer du volume à ses vidéos.

Pour cette création personnelle, il s’est fixé 2 objectifs :

– reprendre le timing du déroulé du générique d’ouverture du long métrage cinéma The Adventures of Tintin réalisé par Steven Spielberg, avec mentions des acteurs et personnages clés de la production

– relever le défi de retracer en seulement 1 minute 12 secondes les 24 albums du plus célèbre des héros reporter en bande dessinée.

Pour parvenir à ses fins, il use certes d’un tempo trépidant, mais toutefois très lisible, mais surtout il exploite à fond les innombrables possibilités du procédé de la transition graphique, autrement dit comment un objet se transforme en un autre. C’est là un des fondamentaux de l’animation 2D : l’animateur qui se voit doté d’une inspiration sans fond pour imaginer puis réaliser des effets de transitions réussies a d’ores et déjà une carrière assurée, du moins si son trait et son esthétique sont également attractifs.

Là où James Curran transcende son art sur cette vidéo c’est qu’il parvient au quasi seul recours de la sphère figurant le visage de Tintin de jouer toutes les transitions. Pour un fan de Hergé, tel celui qui rédige ces lignes, c’est absolument bluffant : tous les albums défilent et même en seulement quelques secondes ces choix iconographiques font mouche au point qu’on les identifie immédiatement.

Dernière remarque pour conclure sur cette vidéo : les ayants droits de l’œuvre de Hergé  sont connus pour être parmi les plus difficiles, et même les moins conciliables, concernant la protection du patrimoine du maitre de la ligne claire. Il semble bien ici qu’ils se sont effacés devant la qualité de cette réalisation, de même d’ailleurs que Dreamworks et Steven Spielberg.

MOTION DESIGN & NUTRI-SCORE : LE COMBO SANTÉ

On bascule maintenant vers une vidéo de commande, toute récente puisque diffusée en TV et en digital depuis le 8 mai 2019. La donne est ici toute autre. En effet, qui dit client, dit cahier des charges avec objectif(s) de communication et message(s) à la clé. Le créatif ne dispose plus alors de la même latitude, ne serait-ce que par exemple concernant la durée puisque ce spot est diffusé en télévision au format 30 secondes.

Le client ici est l’Agence Nationale de Santé Publique qui, avec ce spot, souhaite faire connaître au grand-public le nouvel étiquetage nutritionnel officiel et dument certifié Nutri-Score. Un message qui s’adresse également aux industriels et distributeurs pour les inciter à rejoindre cette initiative dans le cadre d’une démarche globale de santé publique où tous les acteurs sont investis et responsabilisés.

En collaboration avec un concepteur-rédacteur œuvrant sur la voix-off, l’animateur est ici contraint d’élaborer un découpage extrêmement précis et généralement complété d’un storyboard pour aider le client à se projeter dans le film et à valider le lancement de la production : recherches et créations graphiques (personnages, décors, accessoires, etc…) puis l’animation proprement dite. Cette seconde phase est nettement plus complexe : toutes modifications portant sur l’animation sera donc chronophage, ce qui conforte d’autant plus l’importance du découpage et du storyboard initial.

Cette vidéo est une création du français Hugo Ramirez qui s’était déjà fait remarquer avec son précédent spot pour la collaboration entre la Monnaie de Paris et le couturier Jean Paul Gaultier. Ici encore, les effets de transition sont une de ces marques de fabrique, mais avec une esthétique radicalement différente : beaucoup d’amplitude et surtout un jeu sur les valeurs d’échelles. Ce style bien à lui, lui offre une grande liberté, comme ici transformer les tranches de rayonnages d’une bibliothèque en passage piéton et ainsi de basculer d’une scène à l’autre avec une fluidité très expressive.

UNE VIDÉO MOTION DESIGN À 5 MAINS

Pour 3ème vidéo, une animation commanditée par The College System of Tennessee. Un organisme qui fédère et promeut les formations techniques de plus de 175 établissements sur le territoire de cet état du sud des USA : des cursus d’un an maximum qui visent à former pour une entrée directe dans la vie active, sur une multitude de métiers.

Nous avons sélectionné cette 3ème vidéo pour deux raisons. La première d’entre elles n’est aucunement qualitative mais tient au délais record dans lequel elle a été produite, devis et brief client initial compris, à savoir 1 mois.

N’allez pas pour autant nous imposer des délais toujours plus courts parce vous l’avez lu dans ces lignes, mais il est indéniable qu’il s’agit là d’un des grands avantages du motion design et de l’animation comme du dessin de façon plus large.

Vous souhaitez une fusée dans votre film ? No problemo ! Elle doit effectuer un tour de la lune avant de repartir pour Mars ? No souci, on peut même en profiter pour y pénétrer via un hublot, histoire de voir ce qu’il s’y passe du côté de l’équipage.

Absence de tournage – sauf pour le cas spécifique du stop motion – et donc zéro contrainte météo : la production peut débuter dès la note d’intention et le devis signés. La fibre et des outils collaboratifs enfin qui offrent de composer des équipes dont les membres sont parfois géographiquement éloignés. Bref le motion design c’est clairement le format audiovisuel qui offre le meilleur ratio entre délais d’exécution et budget.

Nous avons nous même pu assurer certaines de nos productions dans des délais de 2 à 3 semaines, mais requérant toutefois moins de développement créatif et de technique que celle-ci.

Abordons maintenant la seconde raison de cette sélection qui relève elle de critères ou plus exactement d’un parti pris esthétique du directeur créatif, un certain Zac Dixon, secondé sur ce projet de pas moins de 5 illustrateurs.

Comme vous le ressentirez sans-doute lors du 1er visionnage, cette vidéo est composée d’une multitude de rendus stylistiques, fort éloignés les uns des autres et pouvant causer un sentiment de manque de cohérence formelle. C’est un choix ici pleinement assumé : de par la diversité des formations professionnelles proposées, il a été ici convenu de faire appel à un illustrateur différent pour chacun des métiers concernés.

Nous nous gardons bien ici de juger si ce choix est probant en termes d’efficacité, mais cette production est atypique et c’est pourquoi il nous importait de la sélectionner parmi ce « palmarès », tout ce qu’il y a de plus subjectif d’ailleurs.

UN MOTION DESIGN ENGAGÉ

Avant de conclure avec le bouquet final, on revient à une création libre réalisée par l’italien Emanuele Colombo. Une vidéo qui nous intéressait ici car elle vise non pas un but commercial mais un engagement politique, à savoir sensibiliser les citoyens à se mobiliser pour les élections européennes du mois de mai dernier. L’origine transalpine du motion designer, laisse ici à penser qu’il était d’autant plus motivé que le contexte politique local s’y prête, notamment en raison de la montée des mouvances nationalistes.

L’animation en motion design se révèle donc également un excellent outil pour traduire et vulgariser un propos engagé en usant de la métaphore visuelle. Ici chaque personnage figurant un(e) candidat(e) est affublé(e) d’une tenue vestimentaire, un accoutrement serait sans doute plus juste, qui reflète son idéal et sa proposition politique. Le discours est certes un peu caricatural, mais il a le mérite d’être immédiatement intelligible. L’auteur a d’ailleurs complété sa publication de ce laïus : « If ideas were politicians this is how they would look like. CHOOSE WELL! »

D’un strict point de vue technique, cette production est assurément la plus « simple » des 5 ici présentées. Mais il s’agit aucunement d’un jugement de valeur puisque l’objectif du motion designer était ici de communiquer un message qui puisse sensibiliser le plus grand nombre. Le traitement ultra stylisé conforté par une animation basique satisfont donc pleinement à cette intention.

Grandes causes, enjeux de santé publique et défis sociétaux : l’animation en motion design est donc un format privilégié pour, selon le cas, dédramatiser et/ou vulgariser, sensibiliser, motiver le public à s’engager. Nous l’avons d’ailleurs nous même expérimentée avec succès sur plusieurs productions pour Vaincre la Mucoviscidose, afin de dédramatiser autant que possible cette grave maladie, mais encore de valoriser les missions de l’association en termes de recherche comme d’accompagnement.

COMME UN GOUT DE POMME DANS LE MOTION DESIGN

On a gardé le meilleur pour la fin. Une attention d’autant plus agréable pour celles et ceux qui se réservent toujours une place pour le dessert.

Du fait de l’annonceur on peut honnêtement penser qu’il s’agit également du plus gros budget parmi les 5 vidéos ici présentées. Elle est en outre signée du studio BUCK, l’un des plus créatifs et renommés au monde, hors production de long métrage de fiction. Bref on ne sonne pas à leur porte sans le portefeuille bien rempli, très bien rempli même.

Cette vidéo a été réalisée en vue d’ouvrir la grand-messe Apple de mars 2019. Un événement annuel, parfois même biannuel, qui vaut plus qu’un Noël et un anniversaire réunis pour les aficionados de la marque à la pomme et durant lequel, celle-ci dévoile les produits à sortir prochainement. C’est la fameuse « Keynote », longtemps incarné par le mythe Steve Jobs, tout de noir vêtu et qui est pour rappel l’un des 2 fondateurs historiques de la marque.

Ce petit rappel car toute cette vidéo ne procède que par du storytelling et ce sans aucune voix-off, tout juste l’usage de quelques titres, mais ce n’est pas sanctionné d’un carton car en motion design, les lettres et donc les mots sont des acteurs comme les autres.

Les plus connaisseurs, les plus âgés aussi peut-être parmi les geeks, y reconnaitront ainsi certaines grandes étapes et  produits – parfois vraiment révolutionnaires – qui ont jalonnés l’histoire de la marque. Si l’animation est plutôt simple d’un strict point de vue technique, il ne faut toutefois pas en rester à cette seule impression.

Avec son style résolument sixties, pop et ultra coloré – d’après les couleurs originales de la marque – elle est très inspirée et une telle réalisation est nécessairement l’œuvre de graphistes et motion designers qui jouent dans la cour des très grands et bénéficient  d’une excellent culture de l’image : impossible ici de ne pas penser à certains génériques de Saul Bass ou encore de Maurice Binder.

Bref, un pur régal !

Cela fait un sacré bout de temps qu’on avait pas produit un « com à la maison », notre formule « all inclusive » technique, pub, média et digital. La faute à notre actualité productions plutôt chargée ces derniers mois et pour le coup on est sûr que vous nous le pardonnerez. Enfin on espère.

Pour le reste, nous n’avons jamais cessé de fureter sur nos sites favoris histoire de rester au taquet et de collecter les informations les plus pertinentes à partager avec vous. Pas mal de trucs donc ces derniers temps, en termes de matos caméra comme de software, mais encore bien sûr de vidéos qu’il s’agisse de diffusion mass-média ou digital. Quoi de plus normal en cette où tous les annonceurs envoient leurs scuds pour les fêtes de fin d’années, histoire de marquer les esprits.

Et maintenant GO !

POUR 20 000 $ T’AS TOUT EN RED

Vous êtes sans trop jeune pour connaître le film Pour cent briques t’as plus rien, mais qu’importe il fallait bien un ici caser un titre histoire de poser une balise H2.

RED, le fabricant qui a révolutionné la captation d’images en fusionnant vidéo et cinéma pour donner naissance aux caméras cinéma numérique, vient de frapper fort en repensant toute sa gamme et en dévoilant un nouveau modèle.

Du côté de la gamme, celle-ci se voit désormais simplifiée en se dotant d’un boîtier de production unique pour l’ensemble des modèles basés sur un capteur 5K. Il se nomme DMSC2 et il offre pour avantage d’avoir été pensé pour la plus grande polyvalence avec pour promesse pour les opérateurs de retrouver leurs marques les yeux fermés en basculant d’un modèle à l’autre. En voici la (trop courte) vidéo maison de présentation.

Du côté nouveau produit, la ça cogne très dur avec l’arrivée de la DRAGON-X 5K. On vous fait l’économie des spécifications techniques, consultables ici, mais retenez que ce modèle est accessible sous la forme d’un package intégral pour 19 500 $ soit 17 259 € à la seconde de rédaction de ce billet. Et quand on dit package intégral, cela inclut batteries et chargeur, optique et monitoring, stockage SSD. De quoi faire réfléchir nombre de boîtes de prod quant à s’équiper en propre.

blog-com-a-la-maison-red-dragon-x-kit-cine

Si t’as le kit t’as tout compris !

FRAME.IO DONNE NAISSANCE AU BRAND CONTENT ENCYCLOPÉDIQUE

Les gars derrière frame.io sont non seulement des développeurs de génie mais également des as du marketing et de la com. On se permet de dire les gars car on suit leur actu depuis leurs tous premiers e-mailings, époque où ils ne devaient être que 2 à développer le projet dont le fondateur Emery Wells.

Depuis frame.eo s’est imposée comme la plateforme collaborative la plus performante et la plus exploitée aux mondes en matière de postproduction. Véritables  couteau suisse multi OS, elle permet aux techniciens de l’image (monteur, motion designer, sound designer, étalonneur) de collaborer et de finaliser un projet quelque soit la distance qui les sépare. La société affiche aujourd’hui un nombre de licences vendues supérieur à 500 000 unités.

Pour autant la société ne s’endort pas sur ses lauriers. Non content d’apporter presque chaque mois de nouvelles fonctionnalités et optimisations à sa solution, elle vient de lancer le projet WORKFLOW. La vocation de celui-ci : ni plus ni moins que de constituer la plus grosse base de données en ligne sur la postproduction avec pour chapitrages : editing, VFX, Color, Conform, Sound, Finishing, Delivering.

Une démarche brand content donc d’un nouveau genre que l’on qualifiera ici littéralement d’encyclopédique. Pour enfoncer le clou, celle-ci est entièrement gratuite – tout juste faut-il enregistre son adresse e-mail pour accéder à l’intégralité des contenus – et les articles sont signés de pointures mondiales de la postprod. Bref du bel ouvrage et c’est par ici ( https://workflow.frame.io/ ) que ça se passe.

MCDONALD’S INVENTE LA PAUSE CAFÉ AUGMENTÉE

Les QR codes c’est comme le foi-gras durant les fêtes, il faut savoir en limiter l’ingestion. D’ailleurs pour être honnêtes combien sont-ils à donner accès à du contenu vraiment intéressant ?

Ce ne sera ici assurément pas le cas avec cette opération brand content de McDonald’s France, conçue par son agence TBWA Else en collaboration avec la prod DAN Paris. L’idée est aussi simple qu’ingénieuse : le temps de votre café, vous offrir l’accès à des contenus vidéos exclusifs « Flash Stories by McCafé ». Ces contenus seront segmentés selon 5 thématiques : le sport, la mode, la culture, le gaming et les news.

Et pour teaser cette opération, un court-métrage a été réalisé pour une diffusion cinéma débutée depuis le 5 décembre. Intitulé « Lost in The Black Forest« , ce film façon  trailer s’inspire de tous les codes du slasher des années 80 et 90 en les parodiant sans cesse pour offrir une expérience plus proche de la comédie que du thriller horrifique.

« What-else? » vous diriez-nous ? Et bien on trouve que c’est déjà beaucoup surtout si l’enseigne parvient à pérenniser le modèle sur une période intéressante.

C’EST LE PLUS LAID QUI GAGNE

Depuis le premier opus du Journal de Bridget Jones il est à admis du plus grand nombre que les es pulls de Noël c’est moche ! Et de là, bien naturellement, le truc à la mode chaque hiver c’est désormais d’organiser des concours sur le thème de qui portera le plus laid. En cela le pull de Noël est donc devenu un incontournable de la hype en mode j’assume le truc.

Sur ce postula, on avait envie de partager cette opération de communication du journal finlandais Helsingi Sanomat sobrement intitulée #UglyTruthSweaters. L’objectif : tricoter des pulls dont les motifs sont inspirés des actus les plus laides de l’année écoulée. Au programme du défilé donc : la pollution plastique des océans, le réchauffement climatique, le harcèlement sexuel en écho au mouvement meetoo et la suprématie technologique.

Une opération de sensibilisation plutôt futée qui se verra appuyée de contenus éditoriaux sur ces questions de société aussi cruciales qu’urgentes.

ET LE GAGNANT EST…

Chaque fin d’année c’est à qui marquera le plus les esprits parmi les annonceurs avec le spot spécial Noël. Des films big budget certes mais également une débauche de créativité et de savoir faire qui nous laisse admiratif de la somme de travail accompli et des savoir-faire requis. Cette année notre coeur revient assurément au film Apple « Share your gifts », de l’animation 3D intégré dans des décors de maquette en volume. C’est tout simplement BEAU !

PENDANT CE TEMPS DU CÔTÉ DE CHEZ EO

Et bien notre cadeau à nous cette fin d’année sera de publier les 2 making of réalisés à la l’occasion de la production des 2 spots cinémas pour l’hypermarché Leclerc Lux de Chalon-sur-Saône. Le témoignage d’un projet qui aura sollicité une quarantaine de collaborateurs : scénaristes, équipe de production, techniciens, maquilleur et stylistes, étalonneur, techniciens audio et bien sûr les équipes et aspirant comédiens de chez Leclerc et leurs fournisseurs. Une expérience captivant dont nous conservons des souvenirs qui mixe intensité, professionnalisme et bonne humeur de tous les instants.

Nous nous devions de les partager avec vous et espérons que vous percevrez tout le plaisir pris sur cette production.

MAKING OF SPOT « FAMILLE KOUBLITOUT »

MAKING OF SPOT « VOUS ÊTES CHEZ VOUS »

Au programme de cette semaine écoulée et à l’issu du week-end de pâque : un partenariat qui voit les choses de haut, la lutte contre le revenge-porn, une chasse aux œufs d’un nouveau type, des statues amputées qui retrouvent leurs membres et la préparation d’une production à l’échelle de la planète.

DRONE : LES NOCES GAGNANTES DE POND5 & DJI

Voici une initiative intéressante et intelligente de surcroit. La plateforme banque images Pond5 s’associe avec le fabricant Dji pour créer une licence spécifique et exclusivement dédiée aux pilotes et vidéastes dronistes. Une licence naturellement accessible aux seuls pilotes dument certifiés auprès des instances de régulations de leurs pays de résidence.

Les pilotes sont ainsi invités à s’enregistrer avec tous leurs documents de certification pour intégrer le programme à cette adresse.

C’est une offre gagnant-gagnant qui se met donc tranquillement en place.

Pond5 assure de son côté une concurrence saine et pondérée puisque ne se jouant qu’entre  dronistes certifiés. Ce alors que l’on sait tous qu’une immense quantité de plans sont tournés à la « va con dios », sans réelle prise en compte des risques, ne serait-ce qu’en termes d’assurances.

Dji devient le référent de tous les footages proposés, quand bien même ils ne proviendraient pas de drone de la marque. Un sacré coup de génie cela dit en passant !

Les acquéreurs – boîtes de prod, réalisateurs indépendants – se voient eux garantir la fourniture de plans réalisés en conformité avec les règles en vigueur de par le monde.

Dernière remarque : une telle démarche ne peut inscrire les dronistes que dans une saine et émulsive compétition : à la recherche du plan qui fait mouche, photogénique et qui titille nos pupilles. Le footage proposé devrait donc y gagner rapidement en qualité comme en diversité.

REVENGE PORN : TEL EST PRIS QUI CROYAIT PRENDRE

Si les voies du seigneur sont dites impénétrables, celles de la communication le sont également parfois, ou du moins contre nature voire sujettes à caution.

Ainsi le cas de l’opération #AskFirst lancée par le tube YouPorn, propriété du géant de l’internet en mode non simulé Mindgeek, en association avec l’association The Danish Women’s Society.

L’idée ou plutôt ici l’Appât : publier sur la plateforme une vraie-fausse vidéo « homemade » de revenge porn, dument taguée pour que le public friand de ce type de contenu tombe dessus lors de sa recherche par mots clés.

Dans un premier temps, l’internaute se croit en terrain connu mais soudain, en une fraction de seconde, la comédienne change de ton et s’adresse à lui face caméra. De quoi décontenancer le spectateur avant qu’il ne se voit asséner quelques vérités sur le revenge porn, notamment les graves séquelles psychologiques pour les victimes ainsi que le caractère illégal du partage de vidéo sans consentement.

Assurément, cette opération de communication prend place dans un contexte post Affaire Weinstein. Dans l’absolu on ne peut donc que s’en réjouir :  elle s’inscrit pleinement dans le sillage du mouvement #MeToo et des prises de consciences comme les actions qu’il a engendré (presque) partout dans le monde.

Mais on est également en droit de s’interroger sur les liaisons dangereuses que suscitent un tel partenariat entre une association de lutte pour la défense des droits des femmes et un site qui durant des années ne s’encombrait guère d’éthique, quitte à ne se poser aucune question sur les contenus vidéos qu’il diffuse.

Difficile donc de ne pas y percevoir l’occasion rêvée pour un bon coup de com de derrière les fagots. Une opération grâce à laquelle, la plateforme reine du porn gratuit cherche à s’offrir une nouvelle virginité (!) en se coiffant d’une blanche et lumineuse auréole genre ni vu ni connu. Le tout pour un budget modique et avec l’appui comme la légitimité de l’association partenaire, une véritable institution créée en 1871 et dont le modèle progressiste comme les actions en faveur des droits des femmes ne sauraient être remises en cause. Bref, ce qu’on appelle s’acheter une bonne conscience pour pas cher.

Mais comme nous sommes d’éternels optimistes, espérons que ce type d’opération marque un véritable tournant qui, à moyen terme, participe d’un effort global pour rendre le net plus propre et non le déversoir de la bêtise et de l’inconséquence du genre humain.

CADBURY PROPOSE UNE CHASSE AUX ŒUFS EN VR ET EN DIRECT

Histoire de ne pas placer tous ses œufs dans le même panier, le chocolatier Cadbury et son agence Ogilvy Melbourne  ont marqué ces fêtes pascales avec une opération originale, limitée au territoire australien, promesse d’une expérience digitale innovante et surtout ludique.  Soit une chasse aux œufs en vidéo 3D à 360° et en direct. C’est d’ailleurs cette toute dernière particularité qui nous intéresse plus particulièrement.

En choisissant en effet un mode de diffusion « live », la marque crée un événement en un instant T et dans un temps limité et donc par essence incitatif. Une exploitation intelligente du Live Facebook qui a fédéré 220 000 observateurs pour 70 000 commentaires postés sur les réseaux sociaux.

Une chasse à l’œuf garantie sans risque de crise de foi quand bien même on aurait souhaité la voir compléter d’un gain en chocolat en termes de feedback.

Voici la vidéo teaser avec laquelle Cadbury à communiquer en amont du Live.

CAMÉRAS : OBJECTIF PLEIN FORMAT

La semaine dernière on vous causait des nouvelles caméras Mavo du fabricant chinois Kinefinity. Dans la foulée, c’est Canon qui entre à son tour dans le game avec son modèle C700 FF.

Point commun : l’adoption du format full frame et c’est bien ça qui nous interpelle. Depuis l’avènement du numérique au milieu des années 90, plusieurs étapes clés ont jalonné l’évolution des outils de captation : bascule du 4/3 vers le 16/9, disparition de la bande magnétique au profit des mémoires de masses, percée des boîtiers DSLR, stabilisation multi-axes, résolutions FullHD puis 4K, 5K, 6K et maintenant 8K !

Toutes ces évolutions participent en effet de cette fusion technologique observée entre la vidéo et cinéma numérique. Celles du plein format (full format) est sans doute une des plus importantes puisqu’elles verraient converger les différents matériels vers un format de capteur commun, celui de… la photographie. Car oui c’est bien le 24×36 – format photo le plus exploité en argentique – qui deviendrait la nouvelle norme de la captation vidéo professionnelle.

Au delà de ce juste retour des choses, on se réjouit également de voir les caméras – les vraies donc, pas les boîtiers photos capacitifs en vidéo – reprendre le devant de la scène. Vous l’admettrez : ça a tout de même plus de gueule sur un tournage !

Pour toutes celles et ceux qui souhaitent connaitre ce que cette nouvelle mouture plein format de la Canon C700 a sous le capot, on vous partage en prime cette vidéo du fabricant.

LA VENUS DE MILO RETROUVE L’USAGE DE SES BRAS

Juste quelques mots en passant concernant la toute dernière campagne de sensibilisation réalisée par Handicap International et l’agence Herezie Group, intitulée #BodyCantWait.

Comptez sur nous en effet pour relayer toutes les opérations estampillées grandes causes émanant des associations et organismes non gouvernementaux, d’autant plus lorsqu’elles sont originales et pertinentes.

On vous laisse découvrir de quoi il retourne avec cette vidéo au format revue de presse, compilant les principaux passages TV obtenus à l’issue de cette campagne.

PENDANT CE TEMPS CHEZ EO PRODUCTION

Dans la série les aventures de Fanette, celle-ci a basculé en mode globe-trotter afin de planifier 7 tournages pour le prochain film corporate d’un acteur majeur du BTP. Un film « worlwide » donc pour lequel le réalisateur traversera Atlantique et Méditerranée, pour nous offrir de publier autant de clichés que de destinations.

On se demanderait presque comment on faisait avant, sans Google Maps !

fanette google map

Pour des raisons indépendantes de notre volonté, la semaine #11 n’a pas fait l’objet d’un digest. Nous nous en nous excusons bien naturellement et reprenons le cours des choses avec au programme de cette semaine #12 écoulée : un spot sur lequel souffle un vent d’aventure, une caméra from china qui pourrait redistribuer les cartes, la créativité sans limite d’un génie de l’image, des baskets en réalité augmentée et le fait marquant de notre actu.

LAND ROVER FÊTE SES 70 BOUGIES

Voici typiquement le type de film pour lequel on a d’office le béguin. Du branding de qualité premium où seul prime le territoire de la marque pour valoriser celle-ci, mais encore communiquer une émotion, ici même littéralement à fleur de peau. C’est la boîte de production californienne Kite Rock Pictures qui s’y est collée en confiant le job à l’un de ses réalisateurs vedettes, le talentueux Fran Mendez.

Pour ses 70 ans, le célèbre fabricant automobile britannique Land Rover célèbre ainsi l’Aventure avec un grand A, en mettant en scène un couple de séniors baroudeurs sur les visages desquels, les marques du temps renforcent leur beauté et leur charisme.

En pleine savane, la femme réalise un portrait de son compagnon dont on découvre alors le visage à différentes périodes de sa vie, avec pour point commun la nature sauvage et la communion de l’aventurier avec celle-ci. Un univers plus que légitime pour la marque synonyme de motorisation 4×4 et de rides hors des sentiers balisés,

Et puis surtout c’est tout simplement beau.

CAMÉRA : L’EMPIRE DU MILIEU CONTRE ATTAQUE

Question vidéo la Chine était jusqu’alors seulement présente sur les accessoires types stabilisateurs Gimball ou encore les drones. Question caméra par contre, rien de bien probant jusqu’à ce jour.

La donne change désormais avec l’arrivée de 2 caméras du fabricant Kinefinity. Et l’offensive est aussi frontale qu’ambitieuse avec une stratégie en 2 temps.

D’ores et déjà disponible, la 1ère caméra se nomme MAVO et présente pour pédigrée un capteur d’une résolution de 6K au format Super35. Le marché visé est donc clairement celui de la production vidéo haut-de-gamme avec un matériel à classer sur le segment du cinéma numérique.

kinefinity-mavo-promo-visuel

Et en plus elle a une sacrée gueule la Mavo de chez Kinefinity

Fait juste incroyable la bête est proposée à des tarifs allant de 7,999 $ à 13,999 $, respectivement pour le seul boîtier nu et un package professionnel complet incluant objectif, batteries et accessoires. Soit des prix inférieurs de moitié aux ténors du marché : Sony, Canon, Panasonic, Blackmagic Design.

Seconde salve avec plus tard dans l’année la sortie du modèle MAVO LF qui lui ne s’offrira rien que moins qu’un capteur plein format, 24×36 donc, histoire de jouer directement dans la cour des grands face aux caméras Red, Arri ou la Venice de Sony.

mavo-sensor-size

Comparatif des tailles des capteurs des caméra MAVO et de ceux des concurrents

Autant dire que si le prix de ce futur modèle affiche des mensurations aussi attractives que la petite sœur Super35, alors le marché va être sacrément chamboulé.

On accorde enfin d’autant plus d’importance à ce nouvel acteur que l’offre produit se verra compléter d’une gamme étendue d’objectifs. Pour 12, 000 $ ce ne sont pas moins de 5 objectifs à optique fixe couvrant des focales de 25, 35, 50, 75 et 100mm au prix ici encore juste incroyable de 11,999 $.

mavo_lens-prime

Une gamme complète d’objectifs dédiés, développée en collaboration avec l’opticien NiSi

Viendront également s’ajouter  un dos caméra destiné au monitoring et au contrôle à distance sans fil. Bref cette année, il semble bien que le Père Noël nous viendra de Chine plutôt que de Laponie.

Pour les geeks purs et durs qui se shootent aux chiffres, toutes les spécifications techniques à découvrir ici.

WELCOME HOME, LE SPOT PUB QUI EXPLOSE LES FRONTIÈRES DE LA CRÉATIVITÉ

Spike JONZE fait partie de ces très rares réalisateurs capables de nous redonner foi dans la publicité, ce alors que la rhétorique commerciale y est nécessairement roborative jusqu’à plus soif.

Ainsi c’est quand on croit avoir tout vu que ce pur génie de l’image, ce Méliès des temps modernes mixant VFX traditionnels et numériques, vient nous rappeler qu’il reste pourtant bien des choses à expérimenter sur le plan visuel. Une mise en scène si inventive qu’elle force le respect, même de ceux qui s’estiment allergiques à la publicité.

Son nouveau spot Welcome Home, qu’il a signé pour Apple et son système audio HomePod, figurera assurément sur le podium des meilleurs films de l’année 2018. Il tape même si haut qu’on doute qu’une agence, une prod, un réalisateur parviennent à faire mieux d’ici la fin d’année.

Plus emblématique encore, c’est le type de film qui gagne à être complété d’un making-of. C’est le pure player Adweek qui nous fait cadeau d’un mini documentaire de 7 minutes sur les coulisses du tournage.

welcome-home-homepod

Welcome Home où quand la vidéo Behind the Scene est encore plus fascinante que le film proprement dit

Pour celles et ceux qui n’auraient pas encore visionné le spot on le partage si après. Échauffer vous les yeux, ils vont être mis à rude épreuve.

JUST TRY IT : NIKE LANCE UN DISPOSITIF DE RÉALITÉ AUGMENTÉE EN E-COMMERCE

La réalité augmentée (AR) est d’autant plus riche de promesses qu’elle ne connait de limites que celles de la créativité, autrement dit aucune.

Pour la marque leader Nike l’agence Ampfy de São Paulo a conçu un dispositif offrant d’enrichir l’expérience client dans le cadre d’un achat en e-commerce des nouveaux modèles de la gamme Nike Epic React.

Comme presque toujours, il repose sur un outil print soit ici un poster figurant 2 traces de pieds et que les clients du store en ligne de la marque se sont vus adresser à l’occasion d’une commande.

Just-Try-It-Nike-by-Ampfy

Place tes pieds dans les marques prévues à cet effet…

La suite passe par l’accès à un micro site dédié sur lequel on se connecte avec son smartphone. Il ne reste ensuite qu’à positionner ses pieds sur le poster, à pointer son smartphone vers ceux-ci et, magie de la réalité augmentée, vous voici chaussé du modèle qui ne demandait qu’à rejoindre votre dressing.

Just-Try-It-Nike-by-Ampfy-02

… te voilà chaussé par la grâce de la Réalité Augmentée !

 

LE FAIT MARQUANT DE LA SEMAINE CHEZ EO PRODUCTION

Nos productions Marque Employeur se poursuivent avec la réalisation de pas moins de 18 portraits métiers pour notre client Engie GBS. Un quasi défi pour Jérémy et David qui ont 3 jours pour tout mettre en boite.

engie-gbs-fanette

Pour David au cadre, Fanette joue les doublures lumière et nous offre son meilleur profil.

À la semaine prochaine pour le prochain digest hebdo « Com à la maison »…

 

Chaque lundi on vous proposera un digest des temps forts de la com de la semaine passée. Des campagnes et opérations de toutes obédiences : de la pub mass média, du brand content et autres contenus exclusivement digital, des dispositifs spéciaux et vidéos virales, de l’affichage numérique et du print tradi, etc…

Pas exclusivement la crème de la crème, mais aussi parfois des contenus WTF voire même des ratés car l’univers de la Com est fort heureusement tout sauf parfait. Loin de là même.

Une sélection tout ce qu’il y a de plus subjective donc, dans un esprit « com à la maison » qu’on vous invite à commenter et pourquoi pas à compléter si nous sommes passés à côté d’un truc.

On attaque par la semaine #10, avec une actualité bien entendu marquée par la Journée Internationale des Droits des Femmes de ce 8 mars dernier.

L’INTERVIEW DE LA SEMAINE

Dès lundi, le site La Réclame prenait les devants et ouvrait le bal d’une semaine sous le signe de l’engagement, en s’entretenant avec Virgile Brodziak, co-DG de de J.Walter Thompson Paris.

L’objet de cet échange : Comment rendre la publicité moins sexiste ? Avec pour toile de fond l’étude Gender Bias in Advertising réalisée par l’agence.

C’est instructif et argumenté et on ne peut que vous engager à le lire en suivant ce lien.

virgile brodziak we can do it

D-DAY : 8 MARS 2018   

On ne cesse de le répéter : il n’y aura de futurs à long terme pour les marques et les grands annonceurs que s’ils intègrent l’engagement dans leur stratégie, et marketing et de communication.

Pas d’opération one shot, mais au contraire une véritable implication sur le long terme, dont les motivations comme la légitimité ne sauraient souffrir de défaut ou de vices cachés, sauf à craindre un violent retour de bâton côté social média.

Honnêtement, les annonceurs n’ont pas été si nombreux cette année à avoir proposé des opérations et produit du contenu vidéo tout spécialement  pour la journée du 08 mars. On espère donc les voir plus nombreux dans un avenir proche et plus que tout on souhaite que cette démarche s’inscrive dans la durée et n’occasionne pas simplement chaque année des coups de com opportunistes à l’échelle d’une unique journée.

Voici les 2 films que nous avons retenus :

En premier lieu ce spot d’outre-manche de l’opérateur Vodafone sur un pitch aussi simple qu’efficace en termes de portée culturelles et sociales :  « For kids, gender differences make no difference », pour lequel il imagine une société avec les enfants aux responsabilités.

Le second nous provient également du Royaume-Uni sous l’égide d’un collectif de créatifs de la profession. Au programme : une « Adpology » soit une longue liste d’excuses pour les innombrables clichés sexistes véhiculés par la publicité. Humour british oblige, c’est écrit et réalisé avec beaucoup d’intelligence et de second degré. Bref c’est drôle et on l’espère efficace.

 

GUERLAIN FAIT LE CHOIX DU PODCAST POUR VOUS METTRE AU PARFUM

Sous l’impulsion de KR Media, agence conseil média, Le célèbre parfumeur s’associe avec La Poudre, podcast féminin animé par Laurence Bastide, ancienne rédactrice du magazine ELLE.

La marque sponsorise une émission audio dont le format est celui du portrait d’une personnalité féminine «inspirante»,  ouvert autant sur son parcours personnel que professionnel.

Pour écouter de quoi il retourne, tendez l’oreille par ici.

guerlain la poudre

LA VIDEO BRAND CONTENT DE LA SEMAINE : KINGDOM OF THE WILD

La meilleure initiative côté Brand Content revient au fabricant chinois DJI, leader du drone et en passe de s’imposer également côté caméra gyroscope, qui en s’associant avec le Cheetah Conservation Fund et le Erindi Private Game Reserve a produit le film KIngdom of the Wild. Une vidéo destinée à sensibiliser le grand public quant à la nécessité de préserver la faune sauvage en Namibie.

Pour satisfaire le penchant geek de beaucoup d’entre vous, on a choisi de publier le Behind the scenes, histoire que vous découvriez la polyvalence et l’excellence côté images du drone Phantom 4 équipé de la caméra Zenmuse X5R.

Pour soutenir les organismes concernés, this way please:

http://www.cheetah.org
http://www.erindi.com

LE FAIT MARQUANT DE LA SEMAINE CHEZ EO PRODUCTION

Avec notre série de 14 vidéos, destinées à promouvoir le concours d’entrée 2018, notre client EN3S dépasse ses objectifs de diffusion en réalisant plus de 150 000 vues cumulées. Une véritable plus-value pour le recrutement des futurs dirigeants de la protection sociale.

Un chiffre qui traduit significativement l’efficacité du contenu vidéo dans le cadre d’une stratégie Marque Employeur.

Attention : pour celles et ceux qui seraient intéressés, la clôture des inscriptions est fixée au 30 mars.

 C’EST QUI LE PLUS BEAU ?

On conclue enfin avec ce cliché de Nicolas, harnaché  pour notre tournage mensuel chez BNP-Paribas Wealth Management , qui a obtenu le meilleur score de diffusion sur nos réseaux sociaux. On le soupçonne d’avoir ses fans !

nicolas bnp p wm

On ne va pas se mentir, on est plutôt très admiratif de la stratégie digitale de la marque aux 3 bandes et plus encore pour sa ligne Originals qui joue à fond la carte du territoire ici revendiqué : urbain, post-moderne et musical bien sûr.

Du coup nous sommes particulièrement attentifs à chacune des opérations réalisées, toujours riches d’ailleurs de contenus vidéos originaux et visuellement un ton largement au dessus de la moyenne. Ces mêmes contenus qui ne cessent de renforcer cette territorialité de marque ainsi que le capital affectif de la communauté clients que la marque envisage telle une véritable « tribu » vouant un culte à ses produits et à son univers.

LA FORMULE GAGNANTE DU « X » POUR COLLABORATION

Tout part ici d’une nouvelle collaboration de la marque, à savoir avec le rappeur Pusha-T, également co-fondateur du label Re-Up Records, pour le lancement d’une nouvelle paire de sneakers, la EQT Support Ultra « King Push », commercialisée en série limitée depuis le 3 novembre et homonyme du prochain album de l’artiste, prévu lui pour 2018. Une chaussure avec un nom qui colle jusqu’à sa technicité puisqu’elle est équipée de la technologie à retour d’énergie inifni boost™.

Pour parfaire cette collaboration et pousser jusqu’au bout les logiques tant marketing que artistique qui la sous-tendent, Adidas Originals a produit le film court « Bodega Babies ». Dans le jargon américain, et plus particulièrement new-yorkais le terme « bodega » désigne les « grocery stores », soit ces épiceries de quartier avec licence pour vendre de l’alcool, habituellement sous gérance hispanique.

S’APPROPRIER ET LÉGITIMER LA CULTURE STREET DE LA MARQUE

C’est donc un pan de la culture de rue new-yorkaise que la marque s’approprie pour faire de sa chaussure une véritable icône « street ».

À mi chemin entre branding et brand content, le film mixe format mini documentaire et clip avec de nombreuses plages musicales, bien sûr assurées par Pusha T.

C’est réalisé avec brio, patiné d’un rendu couleur proche de celui de l’argentique et rappelant certaines œuvres de Spike Lee, ce qui renforce encore la légitimité de la démarche.

La vidéo sélectionnée pour ouvrir ce billet témoigne non seulement de la généralisation des écrans digitaux en lieu et place de l’affichage en print classique, mais encore des opportunités offertes par le média si on y couple l’interactivité avec le public. Elle a été tout récemment mise en ligne par l’afficheur JCDecaux suite à un coup de com réalisé pour l’AFL, la Ligue de Football Australienne.

Quant au titre de ce billet, il est ouvertement et volontairement provocateur. Clarifions les choses : non l’affichage traditionnel n’est pas nécessairement voué à une mort programmée et sans doute les créatifs de toute la planète sauront encore nous surprendre en traduisant un message au seul recours d’un unique visuel assortit d’une catchline qui fasse son effet grâce à la richesse offerte par la langue.

On observe par contre indéniablement depuis quelques années que le secteur connait une véritable révolution. Le digital et plus largement les nouvelles technologies de diffusion apportent des solutions qui ouvrent littéralement le champ des possibles et démultiplient la créativité des acteurs de l’outdoor.

LA VIDÉO, NOUVEAU MÉDIA DE L’AFFICHAGE

La vidéo  devient ainsi  peu à peu le nouveau média de l’affichage pour se substituer au print dans des environnements de plus en plus nombreux : stations de métro et réseaux de surfaces, gares et aéroports, centres commerciaux et enseignes de marque, affichage grand format voire bilboard géant.

Il y a également les grands événements commerciaux tels que les salons où les exposant rivalisent de moyen pour se doter de la plus grande visibilité. Actuellement même, au salon Equip Auto 2017 Portes de Versailles, Point S diffuse sur son écran LED ultra panoramique une série d’animations vidéos réalisées par nos équipes en motion design. Une diffusion opérée sur triptyque d’écrans formant une surface totale de 6.5 x 1.6 mètres.

panneau-led-points-avant-apres2

Le panneau LED géant Point S en phase d’installation puis durant le salon Equip’Auto 2017

LA RÉVOLUTION DE L’AFFICHAGE AU FORMAT 120×160

Prenons donc l’affichage vertical 120×160, assurément celui que nous côtoyons chaque jour pour peu que nous évoluons dans un espace urbain ou péri-urbain. Avez-vous remarqué la multiplication des écrans en lieu et place des affiches qui occupaient ces espaces il y a seulement une ou deux années ?

L’auteur de ses lignes en atteste : sur mon trajet quotidien, en termes de ODC (Occasion De Voir) je croise plus d’une quinzaine d’écrans chaque matin et chaque soir. Il y a seulement 1 an, c’était a minima 3 fois moins !

Ces totems digitaux sont déjà en train de prendre le pouvoir sur ce format, celui qui présente l’indice de proximité, au sens physique du terme, le plus fort avec le public et donc les cibles des annonceurs.

Pour illustration concrète avec des acteurs incontournables du marché, des réseaux tels que Clear Channel ou JCDecaux ont assurément été parmi les plus prompts à intégrer le digital dans leur offre. Lorsqu’un marché se transforme profondément, ce sont toujours ceux à avoir intégré la nouvelle donne les premiers qui prennent la pôle position et poursuivent la course en tête

Notons ici, pour ce qui nous concerne, que dès 2013 nous avons été sollicité pour la production d’une vidéo à ce format par notre client les Aéroports de Lyon, alors précurseurs en s’étant doté de plusieurs totems au sein du terminal principal.

La vidéo réalisée à cette occasion faisait la promotion du nouvel espace de restauration haut de gamme du site : L’Atelier des 2 rives. On la publie ici comme un marqueur temporel, pour exprimer que si la technologie est déjà « ancienne » , nous assistons seulement aujourd’hui à la phase de son développement exponentiel.

Plusieurs raisons donc à cette véritable explosion de l’affichage digital comme évoqué ci-avant.

Elles sont d’abord intrinsèques : contrairement à l’image fixe du print la vidéo offre de décliner un message plus complet, plus exhaustif. Il valorise encore le produit ou le service en le mettant en scène. Une nouvelle logique de format se met en place avec des durées adaptées  : 10 secondes semblent être ainsi devenues le nouveau mètre étalon des spots diffusés en affichage digital.

Elles sont ensuite économiques. Exactement comme les écrans plats (Plasma, LCD, LED, OLED) ont remplacé les tubes cathodiques dans nos foyers, la demande croissante d’écrans par les géants de l’affichage participe également de la démocratisation des supports. ajoutons à cela les énormes économies d’échelle à venir du fait que l’affichage digital est par essence connecté : plus aucun coût de manutention pour remplacer les « affiches » donc et largement de quoi compenser les investissements comme les dégradations.

Du coup, nous ne prenons presque aucun risque en pariant que d’ici seulement 2 à 3 ans la majorité des espaces d’affichage au format 120×160, sur l’ensemble du territoire national, seront de nature digitale.

Une troisième raison maintenant, plus subtile peut être mais non négligeable en termes de portée. Le format vertical se prête tout naturellement à une exploitation sur mobile. Les marques et les annonceurs peuvent dès lors activer des opérations cross canal en diffusant un contenu sponsorisé sur mobile – via une campagne Facebook tout simplement – simultanément à de l’affichage urbain digital. La logique stratégique est alors celle du « push & pull » : les cibles visées se trouvent alors en situation où les ODV sont démultipliées.

Votre serviteur toujours, s’est ainsi très récemment retrouvé en situation de découvrir une vidéo verticale sponsorisée sur son mur Facebook, avant de la visionner à nouveau une quinzaine de minutes après sur les écrans du quai où j’attendais mon métro. On peut assurément à moyen-long termes évoquer et craindre même un trop plein de vidéos et un effet de matraquage, mais pour le moment quelle efficacité ! La vidéo en question était celle de la Société des Sauveteurs en Mer et j’avais dégainé mon smartphone pour capturer cette diffusion.

L’AFFICHAGE DE DEMAIN SERA PRINCIPALEMENT INTERACTIF

Une petite parenthèse pour ouvrir ce chapitre sur demain et évoquer le cas atypique des billboards géants. Si ceux ci seront réservés exclusivement aux très gros annonceurs pour une exploitation restreinte aux mégalopoles sur des sites emblématiques tels que Time Square, le strip de Vegas ou le carrefour de Shibuya à Tokyo, on ne peut faire l’impasse sur ces monstres de l’affichage qui mixent les technologies numériques et mécaniques. L’exemple le plus significatif revient à Coca Cola, justement sur Time Square, où son nouveau billboard offre une expérience visuelle véritablement unique à ce jour.

Ajoutons maintenant l’ingrédient de l’interactivité et on parvient alors à un combo gagnant redoutable, de ceux que seuls les gamers les plus adroits parviennent à réaliser sur leur pad.

Il peut peut varier d’une expérience simplement fun à une rencontre totalement inédite, limite surréaliste même, en se retrouvant soudainement en tête à tête avec des sportifs vedettes ou une star de cinéma, égérie de telle ou telle marque. Tous est possible en la matière, c’est juste une logique de budget.

Bien sûr s’il s’agit d’un véritable échange en live, le coup est limité à un spot par échange et donc à un public tellement restreint que marginal. Ce type de dispositif est donc naturellement voué à être filmé pour obtenir ensuite une diffusion virale sur les réseaux et susciter le buzz attendu tant auprès des clients finaux que des médias spécialisés qui font leur choux gras de ce type de vidéo. En mode caméra cachée on nomme communément ces vidéo « Stunt » ou « Prank ».

En la matière pas une semaine ne passe sans que ce format de vidéo, donc issu d’une campagne d’affichage interactive, ne soit publiée sur le web et relayés par les professionnels du marketing et de la communication. On va nous choisir pour illustration une des toutes premières expériences de ce type, en raison de sa primauté bien sûr mais aussi et surtout parce qu’elle repose sur une idée simple et qui fait pleinement sens avec le produit qu’elle promeut : le voyage. C’était en 2013 pour la SNCF et signée de TBWA Paris. Avec aujourd’hui plus de 2 millions de vues au compteur, on peut sans conteste parler de succès.

Mais maintenant grimpez dans la DeLOrean pour vous projetez dans seulement quelques années. Et imaginez alors, avec les progrès de l’intelligence artificielle, comme il sera aisé de démultiplier ces échanges par dizaines voire centaines de milliers, pour donner l’illusion que chaque personne en contact via un affichage digital avec un tiers, anonyme ou célèbre, croit être le seul à participer à cet échange alors qu’il est en train de s’opérer partout sur le globe. Étonnant non ?

Bien entendu, vous avez le droit de ne pas souhaiter cet avenir aux accents tout ce qu’il y a de plus orwellien, que Steven Spielberg a su brillamment restitué dans Minority Report (2002). On ne fait que vous prévenir, un peu comme le tout dernier personnage a s’adresser à Sarah Connor à la toute dernière minute du premier opus de Terminator (1984) : « There is a storm coming (in) ».