Les réseaux de métros : la multitude de lignes et de stations, les ramifications des correspondances et les innombrables possibilités offertes de parcours, sont autant de métaphores des milliers de destinées individuelles qui s’y croisent chaque jour.

Que se passerait-il si soudainement nous prenions le temps de suivre une de ces personnes, de nous interroger plus avant sur ces visages croisés chaque matin : qui sont-ils, où vont-ils ?

Que se passerait-il toujours si l’on répondait à ce sourire avenant, s’inquiétait de la raison des pleurs de cette jeune femme au milieu de la foule anonyme ?

Ces multiples interrogations, comme autant de pistes de scénarios, constitue la colonne vertébrale et le matériau narratif de la web série italienne MILANO UNDERGROUND.

MILANO UNDERGROUND – TRAILER

Créée par Giovanni Esposito, qui en signe le 1er épisode, la  série sera présentée lors du prochain Marseille Web Fest les 9 & 10 octobre prochain, après avoir remporté le grand prix de celui de Rome ainsi que le prix du jury de la meilleure dramatique au WebFest de Berlin, qui vient tout juste de se clôturer.

Produite selon un mode de financement participatif, presque devenu la règle en matière de séries digitales, MILANO UNDERGROUND « stagione 0 » compte autant d’épisodes que la cité lombarde de lignes de métro, soit 4, chacun confié à un réalisateur différent.

Intitulé MIND THE GAP, le 1er de la série s’articule autour d’un trio de jeunes gens : 2 hommes et une femme, variation moderne, rock et pour le coup exclusivement souterraine du triangle amoureux immortalisé par Jules et Jim.

Le très réussi générique, composé en tracking et motion design, la mise en scène et les partis-pris esthétiques avec notamment le recours à de nombreux time lapse, sont résolument modernes. Ils soulignent très clairement la volonté des auteurs de coller aux codes formels dorénavant installés par la révolution et le succès des séries TV.

MILANO UNDERGROUND – EPISODE 1
MIND THE GAP

PETITE SERIE DEVIENDRA FRANCHISE

C’est pour le moment l’unique épisode sous titré en anglais, condition sine qua none à sa participation aux festivals internationaux cités plus haut, mais encore préambule nécessaire à l’ambition affichée par la production quant au futur de la série. Celle ci pourrait en effet se voir décliner dans toutes les grandes villes du monde dotées d’un métro. Elle basculerait alors vers le statut de franchise, un modèle économique cette fois encore largement inspiré de celui des séries TV, de même d’ailleurs que les produits dérivés déjà proposés !

Malgré la faiblesse de mes notions d’italien, pour ne pas dire mes incommensurables lacunes, j’ai visionné les 4 épisodes qui multiplient les références entre eux, certaines silhouettes intrigantes devenant par exemple personnages principaux. La série joue d’ailleurs très habilement de cette liberté et même de cette « nouvelle écriture » offerte par les fictions du web.

Sur la chaine Youtube de la série, les épisodes proprement dits sont d’ailleurs complétés d’une multitudes de programmes connexes : fins alternatives, behind the scene, portraits d’usagers du métro milanais, comme autant d’extras venant enrichir la fiction.

LE WEB NE PEUT SE SUBSTITUER A UNE CHAINE TV

Reste un délicieux paradoxe. Toute l’énergie et le talent déployé en matière de web série semble tendre vers un unique but. Le graal suprême, pour toutes ces productions, étant de se faire remarquer d’un « vrai » diffuseur, ce pour passer à l’étape suivante, en quelque sorte celle de la reconnaissance publique.

C’est comme si le web, du fait de son immense pouvoir mais aussi de ses insondables frontières, ne pouvait encore à ce jour se substituer à une véritable chaine TV, voire à un service de VOD, avec son histoire, son positionnement, ses choix éditoriaux, mais encore et surtout le public qui va avec.

Bref, HBO, AMC, Netflix et plus proche de nous Canal+, ont encore de beaux jours devant eux. Et c’est peut-être mieux ainsi.

Ainsi donc Culture Pub revient sur nos écrans TV !

Ce sera ce samedi 12 septembre, sur BFM Business, à 9h (!), toujours selon un format de 60′ mais au rythme d’un numéro par semaine. L’explosion des réseaux sociaux et la démultiplication des actions et coup de com engendrés expliquent sans doute cette bascule d’une périodicité mensuelle à hebdomadaire.

Seconde bonne nouvelle : le générique original et sa célèbre signature sonore « Badoumba » sont conservés, preuve qu’il est inutile de retoucher ce qui touche d’office à la perfection.

LE GÉNÉRIQUE ORIGINAL : FORMAT 4/3 ET BASSE DEF DE RIGUEUR

Il est toutefois légitime de se poser quelques questions.

C. BLACHAS & A. MAGNIEN, FILS & FILLE DE PUB

Culture Pub c’est tout d’abord la création et l’oeuvre du tandem Christian Blachas et Anne Magnien, tous deux issus du journalisme et véritables fils et fille de pub.

C’est en veritables passionnés et érudits de la chose publicitaire  : histoire, sémiologie, réthorique, décryptage, enjeux sociétaux, etc…  que cet authentique duo télévisuel nous a divertit et cultivé chaque dimanche, en fin de soirée sur M6, notamment de 1986 à 1995, avant qu’Anne Magnien ne passe le relais. C’est alors la période phare de Culture Pub, celle qui va forger son identité et son statut d’émission culte.

Le bouche à oreille – mode de communication d’avant le net (ndlr) – fonctionne à plein régime et l’émission fédère rapidement un public qui rassemblera dans un premier temps tous les fondus d’image et de communication avant de s’étendre à un public beaucoup plus vaste. Drôles, percutants, imagés, impertinents, très « écrits » et millimétrés question rythmique, les dialogues ou plus exactement les monologues partagés par les 2 présentateurs font mouche à tous les coups et rassemblent bien au delà des lecteurs de Stratégie, des directeurs artistiques et autres média planners.

RELANCER LA FRANCHISE ET PERPETUER LE MYTHE

Alors donc forcément on s’interroge sur la future prestation du  nouveau couple de présentateurs : Aurélie Blonde et Julien Mielcarek. On ne doute ni de leur professionnalisme, ni de leur enthousiasme, mais cet insistance à nous rassurer quant au fait que le ton de l’émission sera conservé est suspecte et au final contre productive tant elle met en évidence leur conscience des enjeux et difficultés propres à la relance d’une telle franchise et surtout de perpétuer le talent et la faconde de Blachas.

On nous annonce par ailleurs, semble t-il toujours afin de nous rassurer, qu’une partie du staff rédactionnel originel de Culture Pub, qui comptait rien moins que Pascale Clark, Didier Porte, Emmanuel Chain ou encore Laurent Weil, sera de la partie sans qu’aucun nom ne soit par contre confirmé !

Reste encore cette inconnue à l’équation : qu’en sera-t-il de l’impertinence que l’on évoquait plus haut à l’heure où le Like à tout clic – et à claques –  semble prendre le pas sur l’analyse et le sens critique. Objectivement le site de l’émission, qui n’a lui jamais cessé d’émettre, nous rassure grandement sur ce point. Le rédactionnel y est alerte, savoureux même, suffisamment méfiant et irrespectueux pour ne pas laisser passer les vessies prendrent la place des lanternes.

Badoumba !

C’est un de mes cinéastes fétiches qui vient de passer de l’autre côté ce WE et c’est pour cela que je tenais via ce billet à saluer la carrière d’un véritable auteur, dont la filmographie révèle bien plus qu’un simple et brillant artisan du genre. Celui de l’horreur bien sûr, dont il fut, avec John Carpenter, anobli du titre de Maître.

Wes Craven est donc décédé hier des suites d’un cancer et laisse le genre orphelin d’une de ces plus inspirées et intellectuelles figures.

Mon rapport au cinéma d’horreur est complexe et alterne des périodes de consommation effrénée à d’autres de sevrages drastiques. Aujourd’hui par exemple, je n’en visionne pour ainsi dire presque plus, si ce n’est de façon sporadique lorsque de proches amis m’incitent à sortir de mes ornières pour découvrir telle ou telle œuvre.

Il fut un temps où il en était tout autre. C’était l’époque où le magnétoscope investissait peu à peu nos foyers pour offrir à nos lucarnes des œuvres invisibles à la télé – quoique Canal+ allait bientôt changer la donne. A grands renforts de location hebdomadaires, nous nous plongions avec délice dans le cinéma de genre, voire le bis et le pur nanar, enfin bref tout ce qu’il nous était impossible de découvrir alors autrement que via la vidéo. Transgresser est la règle à cet âge.

C’est à cette époque donc que j’ai découvert Wes Craven avec de mémoire La colline a des Yeux (The Hills Have Eyes) et La ferme de la Terreur (Deadly Blessing) avec excusez du peu pour ce dernier la trogne d’Ernest Borgnigne et le minois de Sharon Stone au casting. L’un comme l’autre ne me laissèrent pas de souvenir impérissable mais m’intriguèrent quant à la qualité de leur scénario et de leur mise en scène, nettement au dessus de la moyenne. Je ne découvrirai que beaucoup plus tard le mythique et toujours sujet à controverse La Dernière Maison sur la gauche (The Last House on the Left).

Toutes les BA que je distillerai au fil de ce post sont les version originales USA. La qualité n’est certes pas toujours au rendez-vous mais elles ont indiscutablement plus de charme.

LA COLLINE A DES YEUX :
UN TITRE POÉTIQUE POUR UNE DESCENTE AUX ENFERS

S’en suivi ensuite un pur coup de coeur pour Les Griffes de la Nuit (A Nightmare on Elm Street) dont l’inventivité du script et plus particulièrement celle des scènes oniriques allaient hanter les rêves d’innombrables teenagers.

Le film, succès commercial aidant, connut 6 suites dont le 7ème et dernier opus réalisé à nouveau par Wes Craven, compose une ambitieuse et saisissante mise en abyme : le scénario confrontant Wes Craven – dans son propre rôle – à sa propre création alors qu’il cherche à mettre en scène le dernier film de la série.

LES GRIFFES DE LA NUIT :
FREDDY KRUGGER, CROQUEMITAINE ONIRIQUE A L’HUMOUR ACÉRÉ

 

Il y eu ensuite une période de vache maigre. Je me détachais du genre pour des raisons tant personnelles qu’à proprement parler cinéphiles.

Durant cette période je visionnai toutefois le trop injustement méconnu L’emprise des Ténèbres (The Serpent and the Rainbow) sans doute une des œuvres les plus documentées, mais aussi les plus effrayantes relatives aux pratiques vaudous en Haïti.

Et puis de la même façon qu’après avoir dévoré du Stephen King jusqu’à plus soif, je fis une cure pour mieux redécouvrir ensuite l’exceptionnel auteur et conteur qu’il est, je revins à Wes Craven par ce qui allait définitivement fixer son statut de Maître de l’horreur et bankable qui plus est.

Énorme succès publique et critique, Scream et ses 3 suites constituent une œuvre complexe, offrant de nombreux niveaux de lectures : l’horreur pure et dure y est traitée avec une ironie mordante, offrant une réflexion sensée sur le mal et ses travers sociétaux tel que la notoriété et même la célébrité. A une époque ou le WEB grand public balbutiait ses premiers échanges, Wes Craven en véritable visionnaire préfigurait déjà de l’horreur de la mise en scène de crimes réels, telles que l’actualité nous en offre aujourd’hui le spectacle.

SCREAM :
POPULARISER LES CODES DU SLASHER POUR MIEUX LES DYNAMITER ENSUITE

 Et puis vint il y a quelques années de cela la découverte de son tout premier film, assurément le plus dérangeant de tous, à l’ambiance poisseuse et où la folie criminelle guette sans cesse. Même si il a singulièrement vieilli notamment du fait de son rendu Super16 extrêmement granuleux et même craspec, en lien bien entendu avec un budget ridicule. Même si certaines scènes, à dominante comique, déroutent dans un film aussi ouvertement pessimiste, La dernière Maison sur la gauche (The Last House on the Left) mérite amplement d’être découvert pour qui porte un intérêt au film d’horreur mais pas seulement. Et rappelez vous surtout : « It’s only a movie »

LA DERNIÈRE MAISON SUR LA GAUCHE :
UNE RELECTURE JUSQU’AUBOUTISTE DE LA SOURCE DE BERGMAN

So long Mister Craven…

En 2008 McDonald’s donnait à découvrir au grand public ce qui demeure sans nul doute, du moins à ce jour, une des campagnes les plus efficaces en matière de marque employeur.

Piqûre de rappel :

Ce spot publicitaire, issu d’une série de 3 films, occupe en effet une bonne place dans le top 10 des pubs qui donnent vraiment envie d’y croire.

Instant de vie capté sur le vif, le désarroi du jeune Julien Boissy face aux réactions de son interlocutrice – une ancienne professeur, la mère d’un ami (?) – sonne incroyablement juste. De par sa qualité d’écriture et la réalisation au cordeau, quasi chirurgicale de Jacques Audiard, rarement campagne n’aura su rendre compte avec une telle acuité des préjugés que tous nous portons sur certains emplois. Un clivage que le script a la grande intelligence de ne pas chercher à surmonter par un quelconque happy end où les 2 parties viendraient à se comprendre, bien au contraire.

Car depuis 2005 et sa première campagne « emploi », l’enseigne aux arches d’or a totalement intégré la logique de marque employeur au sein de sa stratégie globale de communication, jusqu’à plus récemment encore avec cette nouvelle série de films.

C’est qu’aux destinées de McDonald’s France, préside un professionnel de la communication. Parcours et profil atypique, loin, très loin même, des sentiers balisés de Sup de Co ou d’HEC, l’autodidacte Jean Pierre PETIT fait son job et le fait bien !

Alors pourquoi soudainement, ces derniers jours, ce vilain et très indésirable accroc dans une stratégie de communication rodée et boostée comme une F1 sur la ligne de départ ?

A l’heure où l’on dézingue (ou glorifie) à la vitesse d’un tweet et alors que le web a définitivement entériné la maxime verba volent scripta manent, comment un groupe de l’envergure de McDo peut-il laisser filtrer une telle Big Boulette dans un menu en apparence si équilibré.

Car, quand bien même la responsabilité en incombe selon toute vraisemblance au franchisé et non à l’enseigne, c’est à elle non seulement d’en assumer le malus mais encore d’en redresser les torts.

Et si finalement il n’y avait qu’une seule règle, une seule équation qui prévalait pour expliquer de tels incidents de parcours : même avec le plus parfait des scénarios et le plus conséquent des budgets, on ne peut jamais prétendre à tout contrôler.

Le facteur humain en quelque sorte :  errare humanum est…

Le crowdfunding on est résolument pour ! A la différence de certains nouveaux modèles économique, qui voient leur succès foudroyant en grande partie découler du manque d’équité concurrentielle dont ils bénéficient face aux anciens modèles, le financement participatif est nettement plus sain.

Il est certes parfois pollué par des annonceurs qui l’exploitent pour la seule et unique opportunité de faire du buzz. Un simple exemple  : Le puissant et opaque groupe hollandais MindGeek qui s’est fait une spécialité depuis quelques années de s’offrir de véritables campagnes publicitaires pour presque rien en lançant des opérations de marketing viral . Le truc c’est que ça marche ! Leur toute dernière opération dont la catastrophique vidéo de promotion semble avoir été réalisée par une équipe de bras cassés alors que le groupe affiche un CA de plusieurs centaines de millions de $,  leur a ainsi offert une couverture médiatique, avec mention de de leur marque phare, relayée par plusieurs milliers de site d’informations de par le monde. Sur un secteur pourtant pas spécialement grand public, même les plus sérieux et les plus estimés n’ont pas manqué à l’appel tel que cet article dans le Huffington Post.

Le crowdfunding donc, ça n’est jamais que la mise en relation directe d’une idée, d’un concept, d’un service entre son(ses) créateur(s) et les consommateurs finaux. Face à la frilosité des investisseurs, des banques pour dire les choses comme elles sont, il tend à démontrer en un minimum de temps la réalité d’une attente face à une offre. Il fonctionne comme un bon vieux coup de kick pour lancer la machine et convaincre dans la foulée les réseaux traditionnels de financement. Oui, ceux là même qui montraient auparavant portes closes.

Pour notre part, nous sommes tout particulièrement attaché aux efforts déployés par certains pour placer leur produit et par déformation professionnelle portont un intérêt particulier à ceux qui recourent à la vidéo.

Alors sur ce coup là, on a été servi :

 

C’est bien écrit, vraiment drôle, réalisé de façon punchy et ça fonctionne à merveille.

Forcément, on est très client, sans compter que comme tout bon amateur de bières, nous savons consommer avec modération et apprécier une bière brassée avec passion et savoir faire.

Quand à l’idée de tourner en breton et quand bien même la diction du jeune entrepreneur laisse à penser qu’on est plus dans le phonétique et qu’il n’est pas passé par une école Diwan, c’est très bien pensé.

Il exite une véritable entraide économique bretonne, une communauté soudée, hors les murs comme intra région, qui a pris son essort dans l’immédiate après-guerre et n’a cessé de s’affirmer durant les trentes glorieuses

L’espoir qu’un Edouard Leclerc, fils Hénaff, François Pinault mais bien d’autres encore de moindre notoriété puisse avoir un coup de coeur pour la démarche du jeune brasseur n’est pas qu’illusoire. Bien au contraire…

Devesh mat

Si vous souhaitez animer le prochain repas de famille, apéros entre amis ou discussion entre collègues, mais alors plutôt vol long-courrier que pause à la machine à café, attaquez d’entrée de jeu avec la carte « Mais au final que souhaitent des sociétés comme Google ou Facebook ? »

Déjà fait ! Alors, vous avez dû remarquer cette étrange harmonie sur le même scénario, soit : dominer le monde, mais en mode furtif et softcore hein. Pas question d’envoyer les chars annexer les voisins.

Là où les avis divergent, c’est sur la méthode : plutôt façon Skynet ou Spectre, mais aussi et surtout sur l’appréciation de ce futur, jugé d’ores et déjà inéluctable. Autrement dit et très prosaïquement : est-ce un bien ou est-ce un mal ?

Certains ont la chance de ne pas encore avoir à se poser ce type de question, ce sont les quelques 4 milliards d’individus qui n’ont pas accès au net et qui, cela dit en passant ont sans doute pour nombre d’entre eux, d’autres priorités.

C’est pour eux que Facebook a instauré le programme internet.org et par la même constitué en mars 2014 l’équipe Connectivity Lab qui s’apprête à déployer ses ailes.

Ce film a été mis en ligne ce WE pour prolonger et illustrer la présentation de l’avancée du projet qui s’est tenue à Menlo Park, siège du groupe en Californie, par les équipes du Connectivity Lab, alors que celles-ci opèrent sur le sol britannique.

Faisons pas les bégueules : le film est juste et littéralement « parfait » et l’on peut, sans hésitation, estimer que toutes les sociétés de production vidéo au monde souhaiteraient l’intégrer à leur catalogue.

Il démontre surtout combien Facebook maitrise à la perfection son abc de la communication autour de cet ambitieux projet, ce qui, entre nous, est bien la moindre des choses pour une boîte format Tycoon.

Les plus tatillons, dont nous sommes, auront juste remarqué, en activant les sous titres, comme une singulière transcription à 2’27 ». On vous la livre ici :

Vos aptitudes en anglais seront donc requises pour comprendre ce dont nous entretient Mr Andy Cox, qui n’est rien moins que l’ingénieur en chef supervisant le projet. Là, on s’interroge sur le fait que Facebook mette en ligne une vidéo de cette importance sans préalablement la traduire dans les 3 ou 4 langues les plus usitées sur la planète. Voire tout simplement contrôler préalablement la transcription automatique du player Youtube. Mais passons, c’était juste pour pinailler on vous dit.

Pour le reste tout est là pour susciter l’intérêt et nous scotcher : un programme proche de la SF avec des machines volantes autonomes – des drones donc – baptisés « Aquila » –  d’une envergure égale celle d’un Boing 737 pour un poids de seulement 450 kg, capables des voler à des altitudes comprises entre 18 et 27km.

Tout aussi passionnant et visuellement toujours très efficace question esthétique : la technologie de transmission de données exploitée par ces drones pour communiquer avec des relais au sol mais également entre eux, afin de créer de véritables réseaux sur un périmètre donné. Oublier les transmissions radio satellite, c’est le laser qui prend ici le relais avec une présion et une portée qu’on nous promet à même de cibler une pièce de 10 cents à 18km de distance.

Bref question story telling, c’est du pur crossover entre Jules Vernes et Star Wars qui nous est servi et les suites très prochaines qui seront données au projet, avec notamment les premiers tests en vols d’ici la fin de l’année, bénéficieront d’une couverture média exceptionnelle.

Quant à l’avenir, à savoir l’exploitation opérationnelle de ces machines volantes, Facebook prend toutes ses précautions par la voix de Jay Parikh, vice-président chargé des questions d’ingénierie : « Notre objectif est de fournir la technologie à d’autres partenaires ».

A priori donc pas question de doubler les opérateurs de communication ni les états et leur souveraineté.

La question ne serait-elle pas plutôt : « Auront-ils seulement le choix ? »

Voilà déjà de quoi alimenter une prochaine discussion…

Durant la semaine qui vient de s’écouler, une information a particulièrement retenu notre attention. Fait particulier : à l’instar d’un événement sportif, elle s’est jouée en 2 temps et avec le recul, il est appréciable de ne pas avoir posté trop rapidement la concernant.

Visionner d’ores et déjà cette vidéo :

Phase 1 : action.

Il y a 7 jours de cela, quelques sites d’information dont certains français relaient l’article d’Andy Greenberg, journaliste au magazine californien Wired. Cette publication atypique, résolument branchée et graphiquement au top, s’intéresse aux interactions entre technologie, culture, économie et politique.

Andy Greenberg donc s’est volontairement prêté à une expérience de hacking collaboratif – growth hacking en VO – en acceptant, à l’occasion d’un trajet à bord d’une Jeep Cherokee, de laisser le contrôle de celle-ci littéralement lui échapper.

A l’autre bout de la connexion, Charlie Millers & Chris Valasek, tous deux ingénieurs et experts en sécurité informatique, tiennent les rôles des hackers bien attentionnés. A l’aide d’un simple ordinateur portable connecté à un smartphone fonctionnant sur le même réseau que celui exploité par Jeep, ils ont ainsi pu, à une quinzaine de kilomètres de distance, démontrer l’étendue de leurs capacités en termes de prise de contrôle : du volume du système audio embarqué jusqu’à… la transmission du véhicule.

L’épisode est entièrement relaté – en anglais dans le texte – par Andy Greenberg dans l’article qu’il a rédigé pour Wired. Parmi les multipes sites s’en étant fait l’écho, l’article paru dans le Monde Informatique en offre une synthèse fidèle en français.

Phase 2 : réaction.

L’affaire connait vendredi un rebondissement retentissant en regard duquel Il est évident que les 3 années de recherche consacrées à l’élaboration de ce piratage par Charlie Millers & Chris Valasek aient porté leur fruit. Le groupe Fiat-Chrysler annonce en effet le rappel de  1,4 million de véhicules sur le seul sol U.S., soit la somme des gammes et modèles concernés par la présence au sein de leur OS du logiciel Uconnect, confirmant ainsi la faille de sécurité de ce dernier.

Le sujet prend même une tournure politique puisque les sénateurs américains ED Markey et Richard Blumenthal se sont prononcés pour l’introduction d’une nouvelle loi. Celle-ci imposerait de nouveaux standards de sécurité informatique aux constructeurs commercialisant des véhicules sur le territoire américain.

Au delà du vacarme médiatique et des craintes légitimes engendrées, il y a nous semble t-il 2 façons d’appréhender ce type de révélation.

La première revient à crier au loup et à grossir la meute des phobiques aux nouvelles technologies, comme le prolongement logique d’un dogmatisme purement idéologique.

La seconde tend à prendre un minimum de distance pour apprécier à sa juste valeur le travail et la méthodologie mis-en-œuvre par certains chercheurs et ingénieurs – car c’est ce qu’ils sont avant d’être catalogués « hackers » – qui traquent sans relâche et avec obstination la faille, le talon d’Achille des innombrables systèmes et logiciels qui éclosent chaque année. Il y a là comme une démarche salutaire, citoyenne et responsable, qui maintient et perpétue ce fragile équilibre entre progrès et qualité de vie. Il en va en effet de nos libertés fondamentales, qu’il s’agisse de rester maître de nos véhicules, comme de nos vies.

Plus de 48 heures se sont maintenant écoulées depuis la mise en ligne du Making Of de Star Wars ep 7 The Force Awakens, dévoilé à l’occasion de la convention Comic Con de San Diego.

C’était bien de prendre un peu de recul, de le regarder plusieurs fois pour être bien sûr que l’émotion ressentie à la première vision n’était pas le fait de notre seule incommensurable attente, ni même du cynisme mercantile auquel Lucas avait fini par nous accoutumer.
On l’avait évoqué à la vue du tout 1er trailer : J. J. Abrams revient aux sources de la saga. La reprise des personnages de la trilogie originale est tout bénéfice certes, mais son travail et la portée qu’il entend donner à sa contribution vont bien au delà de cet atout disons purement narratif.

En véritable passionné de l’univers Star Wars, il a parfaitement intégré que le rapport du public, et pas seulement les fans, à cette si lointaine galaxie, qui tient lieu de décor à l’épopée Star Wars, ce rapport donc n’est rien d’autre qu’une exquise madeleine de Proust. On pourrait même ici parler d’un space cake, accommodé d’une nouvelle molécule aux propriétés nostalgiques insoupçonnées.

Pour rappel : dans Du côté de chez Swann, en buvant un thé et dégustant une madeleine, le narrateur se voit transporté, par les pouvoirs olfactifs de ces 2 mets combinés, dans les souvenirs parmi les plus doux de son passé, lorsqu’à Combray, sa tante Léonie lui faisait gouter un morceau de madeleine préalablement trempé dans son infusion.

De même que pour le héros proustien, il est des musiques, des images, des sons et même des impressions qui invariablement nous ramènent à notre premier contact avec la saga. Ils forment un condensé sensoriel unique, celui d’un cinéma d’avant l’ère du tout numérique, une patine visuelle identifiable entre toutes.

C’est avec ce passé que J. J. Abrams, Kathleen Kennedy et Lawrence Kasdan nous proposent de renouer et de reprendre le fil de l’histoire à l’occasion de ce Réveil de la Force. Du début à la fin du Making Of, il nous est ainsi donné de voir de véritables et gigantesques décors, des costumes faits d’étoffe et de matières, d’innombrables masques de latex dont certains animés en mécatronic, de vraies explosions. Le must est sans doute atteint lors de ce plan furtif sur une caméra dont l’opérateur nous dévoile le mécanisme d’entrainement de la pellicule 35 mm, confirmant cette information selon laquelle J. J. Abrams était parvenu à stocker assez de pellicule Kodack 5219, pour assurer l’intégralité du tournage en argentique.

Au final, ce 7ème épisode se profile comme une véritable offrande. J. J. Abrams nous convie à une expérience sensorielle et temporelle, comme le cinéma ne nous en a peut-être jamais offert jusqu’à ce jour : transcender notre nostalgie cinéphile pour pleinement apprécier le spectacle qu’il nous est donné de découvrir, ici et maintenant.

GoPro a nouveau sur le fil de l’actu avec la sortie de son nouveau modèle : la HERO4 Session, soit une version miniaturisée sous forme de cube.

C’est des malins chez GoPro ! Et ça n’a rien de péjoratif, bien au contraire.

Reprenons dans l’ordre : d’abord le produit, rien que le produit. Directement issu de la révolution du tout numérique dans le domaine de la captation photo & vidéo et de la miniaturisation induite, la GoPro 1ère du nom présente dès sa sortie des avantages ergonomiques mais aussi une qualité d’image qui en font un must-have des adeptes des sports de glisse, extrêmes, mécaniques. Pour postulat donc : tu aimes les sensations fortes et partager tes prouesses, coco on a un truc pour toi…

C’est là le premier coup de maître de son créateur Nick Woodman : être non seulement le premier a placer un tel produit sur le marché mais encore et surtout déployer dans la foulée une stratégie que l’on pourrait presque qualifier de « tribale ». Le produit est en effet un hit commercial immédiat et ses innombrables acquéreurs de par leur monde se retrouvent de fait non seulement être des prescripteurs mais également des fournisseurs de contenu : de l’image, de l’image et encore de l’image. Dans un environnement sociétal bouleversé par l’usage et l’omniprésence des réseaux sociaux, ce contenu c’est de l’or en barre pour la marque.

Ce flux incessant d’image lui offre la capacité d’un web content permanent sur des plateformes aussi essentielles que Youtube, Dailymotion, Facebook et consorts. Il permet ainsi à la marque d’accéder un rien de temps au statut de leader. Ceux qui viendront ensuite seront au mieux des challengers, au pire de simple suiveurs.

Car on ne surfe jamais seul sur les vagues du succès. Après une phase en solo, des concurrents plus ou moins sérieux selon la qualité des produits proposés n’ont pas tardé à pointer leur nez.

Et c’est là que GoPro marque encore le coup mais en faisant appel cette fois à l’instar d’Apple aux bonnes vieilles techniques du marketing. Il est en effet des recettes de grand-mères qui semblent infaillible au point de traverser les âges sans jamais perdre en efficacité.

En la matière GoPro recourt à 2 procédés dont il tire profit de leur forte synergie.

D’une part elle exploite la stratégie de marque ombrelle chapotant des marques produits. Dans cette logique : GoPro est l’identifiant ultime, la marque à laquelle les utilisateurs revendiquent leur appartenance : le clan, la tribu GoPro. Vient ensuite le modèle sur lequel il me semble dispensable de détailler quoi que ce soit : HERO ça parle à tout le monde non ? L’indice chiffré est là pour identifier les progrès techniques majeurs tel que pour exemple un changement de capteur. Enfin le suffixe « Session » qui ici segmente encore la gamme en fonction cette fois de l’ultra miniaturisation.

En adoptant cette stratégie GoPro s’offre l’opportunité de développer dans le futur autant de marques produits que l’intelligence et la sagacité de ses R&D lui permettront de créer, toutes bénéficiant de la notoriété et l’excellente image de la marque ombrelle.

D’autre part elle se lance dans une course incessante à l’upgrade qui, sans aller jusqu’à l’obsolescence programmée qu’Apple impose à ses adeptes, impose aux concurrents de tenir le rythme. Verdict : si ils souhaitent rester dans la course, sous peine d’essoufflement voire de disparition, faut qu’il se prépare à un marathon qui ne s’arrête jamais.

Bon c’est pas tout ça mais assez causé marketing, revenons à la vidéo ! Comme toujours avec GoPro de la très belle image, qui nous fait voyager et partager des sensations fortes depuis nos fauteuils. Un film qui cela dit en passant laisse présager en réalité bien plus de préparation que son registre « sur le vif » voudrait nous faire croire . A n’en pas douter, les « héros » de ces 4mns et 44 secondes sont la crème de la crème, chacun dans leur discipline, et doivent pour certain être sous contrat avec la marque.

Dernier truc : ne ratez pas le plan à 3’49 »

«Je déteste cette série, c’est de la branlette ». C’est en ces termes choisis et définitifs que, lors d’une récente et passionnante interview, James Ellroy a qualifié la première saison de True Detective. Il n’a pas tort le pape du polar qui, sous sa tiare, estime que la série lui a raflé bon nombre d’idées.

C’est de bonne guerre même lorsque l’on sait qu’il travaille actuellement avec David Fincher au développement de Shakedown, une série pour HBO prenant pour toile de fond le Los Angeles des années 50. Pour un peu, on le soupçonnerait presque d’avoir été échaudé par l’immense succès, tant public que critique, de True Detective saison 1.

L’avenir dira s’il avait raison, ou plus exactement si son sentiment d’auteur plagié avait raison d’être. Car d’ici quelques heures c’est une remise à zéro des compteurs qui s’opère, un rebattage des cartes, un flash reboot des mémoires façon Men in Black.

A 3h du matin, heure française, ce seront les résidents de la côte est des Etats Unis qui auront le privilège de découvrir le premier épisode de la nouvelle saison de True Detective.

Exit le duo de policiers Rust Cohle (Mattew Mc Conaughey) et Marty Hart (Woody Harrelson) et leur traque existentielle sur près de 20 ans du Roi Jaune dans la moiteur oppressante de la Louisiane. Bienvenue cette fois à un quatuor : 3 officiers de police et un business man mafieux, interprétés par Colin Farrell, Rachel McAdams, Taylor Kitsch et Vince Vaughn, dont les destinées s’entrecroisent suite à un meurtre sordide. Nouveau décors enfin : le soleil brulant et le souffle sec de la Californie, plus précisément la ville (fictive) de Vinci.

C’est le principe même d’une anthologie : repartir de zéro à chaque épisode, ou nouvelle saison. Ne conserver pour fil narratif qu’un thème, un univers, une atmosphère. Un procédé autrefois courant, principalement réservé aux productions fantastiques et horrifiques, et justement remis au goût du jour en 2011 par la série American Horror Story.

Cette logique de redistribution des cartes, le scénariste et showrunner de True Detective Nick Pizzolatto la pimente encore un peu en confiant intégralement chaque saison à un réalisateur différent : Justin Lin succède donc à Cary Fukunaga. Lourd et difficile héritage lorsque l’on sait combien l’ahurissant plan séquence de l’épisode 4 de la saison 1 a imprimé durablement nos rétines cinéphiles.

Dans quelques jours nous saurons donc si James Ellroy peut revendiquer plus de paternité que son génie littéraire lui a pourtant déjà offert.