Punchlines : Toyota renouvelle sa confiance à l’intelligence artificielle

Les effets de mode c’est comme le mauvais temps sur les tournages, on a appris à s’en méfier et surtout on cherche toujours à savoir quand ça s’arrêtera. L’intelligence artificielle n’intègre pas ce cas de figure

Au delà des lipdub et autres mannequin challenge, toutes ces facéties éphémères dont l’incentive et le corporate ont le secret, il y a en effet des phénomènes qui sont voués à perdurer et qu’il faut savoir apprécier comme de véritables tendances de fond. C’est assurément le cas de l’intelligence artificielle – I.A. ou A.I. pour les amoureux des acronymes – qui va, quand ce n’est pas déjà fait, profondément bouleverser la donne dans d’innombrables domaines.

Ainsi habituons nous d’ores et déjà à ce que les petites bulles qui nous invitent à la discussion sur la plupart des sites marchands ne soient pas l’œuvre d’une intelligence humaine mais de logiciels dédiés, les fameux chatbots.

Préparons nous également à l’idée que le retail place très bientôt sur les lieux de vente des robots humanoïdes, bien entendu pour mieux nous servir. Et par préparons nous, insistons bien ici sur les questions morales et les débats auxquels de tels changements donneront inévitablement lieu. Et de cela il faut plutôt se réjouir.

2001 fin hall

2001, l’Odyssée de l’espace – Dave déconnecte l’IA de HALL 9000 avant que celle-ci ne prenne le contrôle

En attendant ces temps futurs, dont vous pourrez éventuellement vous faire une idée assez précise en revoyant ou en découvrant les très documentés et visionnaires Blade Runner ou Minority Report, tenons compte du fait que l’intelligence artificielle est tout simplement déjà parmi nous. Ce sont en outre, avec la robotique qui avance de pair, les domaines qui connaissent les progrès les plus fulgurants et ceux sur lesquels les plus lourds investissements R&D jamais réalisés sont opérés.

Nous avons nous mêmes d’ailleurs  été sensibilisés de près à toutes ces questions lors de la production du film « Wiidii, the first Hybrid Assistant » pour la startup bordelaise homonyme.

L’intelligence artificielle, nouvelle manne pour le marketing et la communication

C’est donc tout naturellement et en bons opportunistes que le marketing comme la communication en tirent également bénéfices et visent surtout à le faire savoir. On est ici sur un schéma finalement assez classique ou le coup de com’ prime sur l’opération proprement dite. Ce n’est plus tant le résultat qui importe mais plus la méthode pour y parvenir.

Avec sa campagne « Thousands of Way to Say Yes », développée par l’agence Saatchi LA avec le concours de IBM Watson, l’un des principaux acteurs mondiaux en IA, Toyota a confié à une intelligence artificielle la rédaction des accroches de son spot. Objectif : produire autant de « Yes » que de punchlines aussi efficaces que définitifs.

Sans intervention humaine, l’IA est encore balbutiante

Précisons toutefois qu’aussi perfectionnée soit-elle, l’IA requiert toujours d’être « alimentée », exactement de la même façon qu’un syllogisme a besoin de 2 postulats pour parvenir à sa maxime finale. Dans le cas présent les créatifs de l’agence ont délivré 50 phrases à digérer à l’algorithme qui a été également invité à aller voir sur le web de quoi il retournait quant à l’optimisation du vocable vis-à-vis des cibles consommateurs sensibles aux technologies propres.

Il aura ensuite fallu plus de 2 mois à l’IA pour parvenir à produire les différentes accroches, toutes validées in fine, par les concepteurs rédacteurs de Saatchi LA.

feeding artificial intelligence

Pour le moment, l’IA n’a d’autre ressource que l’intelligence humaine

À quand le remplacement des concepteurs-rédacteurs par l’IA ?

Sans vouloir donc jouer les rabat-joie et sceptiques de service, notons qu’il est tout de même étrange de mettre autant en avant l’IA dans le cadre de cette campagne, alors qu’en amont comme en aval de celle-ci c’est une intervention tout ce qu’il y a de plus humaine – dirons nous bientôt « traditionnelle » ? – qui a présidé à celle-ci.

Sans aucun doute une façon de se rassurer, ce alors que d’ici quelques années les progrès réalisés seront tels que la majorité des rédactionnels seront sans doute produits avec recours à l’IA, mais l’esprit humain est ainsi fait qu’il n’aime rien tant qu’à se savoir tout en haut de l’échelle. Ne serait-ce que pour conserver la main sur la bonne marche du monde !