Savoir-faire
La vidéo mobile des premiers âges
Ce n’est pas par simple plaisir d’exploiter un nouvel anglicisme que l’on s’apprête ici à parler de mobile vidéo. D’ailleurs on pourrait tout autant l’exprimer en français : vidéo mobile. Reste à définir clairement ce que recouvre cette dénomination, hier mais surtout aujourd’hui et demain. La vidéo a été durant très longtemps – un demi siècle très précisément – dépendante d’un unique médium : le poste de télévision, auquel on peut toutefois ajouter le vidéo projecteur. Sa place est naturellement au salon, quand bien même il se déclinera en différents formats pour occuper un plus grand nombre de pièces. Le fameux cliché du poste TV réduit sur le bar de la cuisine américaine dans les séries et les sitcoms des années 60 et 70. Cette réduction de la taille des téléviseurs satisfait à un véritable fantasme des consommateurs : pouvoir la visionner où qu’ils se trouvent. Cette obsession n’a cessé de motiver les fabricants pour réduire sans cesse les postes de télévision. On parle alors de téléviseurs portatifs. Ceux là même qu’on embarque dans la caravane ou lors d’une partie de pêche pour ne rien rater d’un match de foot ! Quand bien même cela ne garantit en rien la réception de l’image. Sauf à être équipé d’un antenne râteau avec soit et encore ! Nous sommes à l’ère du tout hertzien, ne l’oublions pas. On ne peut donc ici parler de vidéo mobile que selon les limites imposées par la technologie de diffusion par ondes terrestres des images. Autant dire que ça revient plus à balader son téléviseur ou à se la jouer avec une certaine ostentation. Ici une vidéo présentant un modèle des années 80 de la marque japonaise Sanyo. Les japonais furent en effet assurément les plus performants sur ce créneaux du mini téléviseur.
Le point culminant de cette course à la miniaturisation à outrance à sans doute été atteint avec la montre TV commercialisé par Seiko en 1983. En voici la publicité à l’occasion de la sortie du James Bond Octopussy cette même année et à laquelle le fabricant s’était associé pour la promotion de son produit. Pour info, le boîtier tuner était 4 fois plus gros que la montre elle même.
Nous disions donc Convergences de plusieurs technologies pour statuer sur la forme moderne de la vidéo mobile. En premier lieu celle des fabricants en téléphonie mobile et des grands opérateurs. Les premiers sont à l’origine de la bascule des « simples » téléphones aux smartphone, véritables ordinateurs multifonctions. Les seconds n’ont cessé d’offrir des capacités de transmission exponentielle : de la 1G à la 4G, alors que se profile l’arrivée de la 5G très bientôt. Ceux-ci ont donc créés les « devices » et les conditions de communications requises pour la diffusion de la vidéo mobile. En second lieu, celle de la vidéo et des futurs géants du net. La première est ainsi passée de l’analogique au numérique avec des algorithmes de compression sans cesse plus performants et des résolutions de plus en plus grandes, dont la future norme sera assurément l’UltraHD 4K. Quant aux géants du net, on fait surtout ici référence à la plateforme pionnière, et toujours leader, à savoir YouTube qui en 2015 participe de l’explosion des contenus vidéos sur l’internet. La diffusion de vidéo sur smartphone était déjà une réalité quelques années avant. Il est incontestable toutefois que le lancement de YouTube, suivi en 2007 de l’arrivée sur le marché du premier iPhone d’Apple puis de smartphones toujours plus puissants, ont contribué à révolutionner nos habitudes de consommations. Aujourd’hui les chiffres sont là et ils donnent le vertige :
– en 2017, 73 % des français possédaient un smarphone (source CREDOC) avec une progression de +8 points en un an. Le smartphone est également préféré à l’ordinateur pour accéder à Internet.
– chaque minute, 400 heures de vidéos sont uploadées sur Youtube (source YouTube Mars 2017)
– sur Facebook, 12 marques capitalisaient à elles seules 46 % de toutes les vidéos publiées sur le réseau social (étude Locowise 2015)
Et bien sûr ces chiffres, pour certains déjà « anciens », ont augmenté depuis. Quant à ceux qui sont friands d’infographies avec tout plein de couleurs et des pictogrammes dedans, c’est cadeau !
La vidéo est donc désormais véritablement mobile, à savoir que ce média est accessible du plus grand nombre, où qu’il se trouve, ou presque, et à tout instant. En termes de qualité, on peut visionner des vidéos dans des résolutions équivalentes ou très proches du cinéma numérique sur nos téléphones. C’est certes disproportionné étant donné les dimensions de l’écran mais il en va ainsi sur le plan strictement technique. Mais comme évoqué ci-avant, la vidéo mobile telle que nous l’entendons aujourd’hui a profondément modifié nos habitudes de consommation de ce média et ce sur plusieurs plans.
En savoir +
Voici les nouveaux usages induits par la vidéo mobile. Le premier plan est d’ordre temporel. Nous sommes tellement saturé d’occasions de voir du contenu vidéo que nous avons de plus en plus de mal à y consacrer de temps. Entendons nous bien ici : il y a la vidéo mobile que nous allons chercher et concernant laquelle nous sommes prêts à consacrer le temps requis. Les ados, mais également bon nombre d’adultes visionnent ainsi désormais leurs séries préférées sur leur smartphone. Pour autant de nombreux producteurs et/ou diffuseurs VOD réfléchissent à des formats plus courts, visionnables par exemple le temps d’un trajet en transport commun.
Des contenus toujours plus courts
Et puis il y a la vidéo mobile qui nous est imposée, à savoir les innombrables publicités diffusées sur les réseaux sociaux mais également sur la plupart des grands sites médias et pure player. Concernant celle-ci, la tendance est au zapping, ou alors il faut savoir immédiatement capter l’attention et la conserver sur un laps de temps très court.
Toujours plus rapide, toujours moins de temps à consacrer au visionnage : tels sont les évolutions induites par le vidéo mobile
En pre roll, les vidéos commerciales imposées sur YouTube avant que vous n’accédiez à la vidéo souhaitée, n’excèdent jamais 20 secondes. Et beaucoup d’annonceurs font encore le choix de la sécurité en optant pour le pre roll limité à 5 secondes, à compter desquelles vous pouvez « ignorer l’annonce ». Autrement dit : la zapper.
Cette réalité se reflète également dans le cadre de nos productions, quand bien même leur diffusion ne relèvent que très rarement de la diffusion contrainte tel que le pre roll évoqué ci-avant.
En digital, nos clients exploitent en effet les films que nous concevons et produisons sur leur chaîne YouTube, leur site et web et les réseaux sociaux dont ils disposent. Ils sont également de plus en plus nombreux à investir sur des publications sponsorisées sur les réseaux sociaux Linkedin ou Facebook, selon la nature de leur client : B2B ou B2C.
Or nous nous apercevons chaque jour que dès l’étape de la demande, celle-ci inclue bien souvent le souhait d’une vidéo la plus courte possible. Nos interlocuteurs ne sont pas des professionnels de la vidéo, mais ils ont bel et bien d’ores et déjà intégré les nouveaux usages engendrés par la vidéo mobile.
Pour parfaite illustration, cette vidéo réalisée pour ENGIE Gaz & Électricité en vue d’une exploitation sur leur chaîne YouTube et leur site web. Objectif visé : décliné les bénéfices à changer pour Engie en 45 secondes chrono.
Une vidéo pour laquelle aucune diffusion sponsorisée ou contrainte – pre roll YouTube donc – n’est pour autant prévue par le client et donc illustrative de cette tendance à faire toujours plus court.
Attention toutefois à ne jamais perdre de vue que certains messages, selon leur thématique, leur degré de complexité mais encore les cibles visées, peuvent requérir un certain laps de temps. Cherchez à tout prix à en réduire la durée pourrait alors s’avérer totalement contre productif.
L’émergence de nouveaux formats
La prépondérance des smartphones, qui ne cessent de renforcer leur pôle position en termes de device priviliégié pour le visionnage de contenus vidéos mobiles, a également engagé l’émergence de formats jusqu’à alors ignoré.
Il en va ainsi de la vidéo verticale et plus encore de celle au format carré (ratio de 1:1) qui sont de plus en plus prisées par les annonceurs et les régies spécialisées en plan média digital.
Plus la peine de faire pivoter son écran : le contenu vidéo est optimisé en termes de cadre pour satisfaire à ce mode de diffusion. Ce qui il y a seulement 10 ans serait passé pour un mode de consommation des contenus vidéos totalement incongru, après plus d’un siècle de monopole du format « paysage », est devenu un réalité qui ne choque plus personne.
Pour de plus amples d’informations, ainsi que des exemples vidéos, nous vous invitons à consulter notre page entièrement consacrée à ces nouveaux formats et accessibles ici.
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